Les commentaires de Christine Lagarde refroidissent les marchés européens

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Paris termine proche de son point d’équilibre (-0,03%), Londres grappille 0,12%, Francfort 0,13% et Milan avance de 0,36%.

Les bourses européennes ont clôturé sans grand changement jeudi malgré une nouvelle baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), tandis que Wall Street baissait après un indice d’inflation côté producteur aux Etats-Unis, jugé décevant.

La Bourse de Paris a terminé proche de son point d’équilibre (-0,03%), Londres a grappillé 0,12%, Francfort 0,13% et Milan a avancé de 0,36%.

Malgré des «perspectives pour l’Europe qui s’assombrissent», la BCE a «continué de réduire ses taux d’intérêt, comme prévu», commente Nicolas Forest, responsable des investissements au sein de la société Candriam.

Dans le détail, la BCE a abaissé ses taux directeurs de 0,25 point, faisant passer à 3,0% son taux de dépôt, qui sert de référence pour les conditions de crédit dans l’économie.

La BCE table désormais pour le PIB de la zone euro sur une hausse de 0,7% en 2024, contre 0,8% prévu auparavant, puis 1,1% en 2025 et 1,4% en 2026.

Par ailleurs, les commentaires de la présidente de l’institution monétaire européenne, Christine Lagarde, «amènent les investisseurs à réévaluer la trajectoire des taux européens pour 2025», estime Gordon Shannon, gérant chez TwentyFour Asset Management.

La présidente de la BCE, a déclaré que l’économie de la zone euro perdait «de l’élan» en raison de la contraction du secteur manufacturier et de la faible croissance des services.

Elle a aussi mis en exergue «le risque de frictions accrues dans le commerce mondial (qui) pourrait peser sur la croissance de la zone euro».

Dans ce contexte, «si les données économiques restent fragiles en Europe» face à une économie américaine qui «performe», «les marchés vont certainement attendre des baisses» de plus grandes ampleur de la part de la BCE, estime Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État allemands à 10 ans s’est tendu à 2,17%, contre 2,13% la veille en clôture. L’équivalent italien a quant à lui bondi, à 3,35%, contre 3,19%.

La place américaine a quant à elle réagi à la publication de l’indice de prix à la production PPI, qui a montré que les prix de gros avaient progressé de 3% sur un an, contre 2,6% en octobre.

«L’indice des prix à la consommation publié (...) jeudi matin s’est avéré légèrement plus élevé que prévu (et) le marché essaie de digérer cette nouvelle», a commenté Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.

L’inflation américaine côté consommateur, mesuré par l’indicateur CPI publié la veille, a aussi progressé en novembre.

Malgré le rebond de l’inflation, une baisse d’un quart de point de la banque centrale américaine (Fed) reste très majoritairement attendue par les acteurs du marché, selon l’évaluation de CME Group.

Adobe déçoit

L’éditeur de logiciels professionnels créatifs Adobe chutait (-12,37% à New York) après avoir annoncé des prévisions jugées décevantes par les investisseurs, malgré de bons résultats trimestriels.

Carl Zeiss Meditec maudit

Le spécialiste de la technologie médicale Carl Zeiss Meditec (-11,70% à Francfort) a effrayé les investisseurs avec une forte baisse de ses résultats au cours de l’exercice écoulé et par le fait que le groupe ne prévoit que peu d’améliorations à court terme.

Vents contraires sur le pétrole

Les cours du pétrole sont en léger repli, pris entre prévisions de croissance de la demande moroses et facteurs immédiats, comme des sanctions sur la Russie et la relance économique chinoise.

Vers 18H15, le prix du baril de Brent de la mer du Nord reculait de 0,24% à 73,34 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), lâchait 0,31%, à 70,07 dollars.

Le bitcoin était quant à lui stable (-0,01%) à 101.608 dollars.

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