La situation économique et politique affecte les marchés européens

AWP/AFP

2 minutes de lecture

Paris lâche 0,71%, Londres 0,46% et Francfort 0,45%. A Zurich, le SMI grappille 0,06%.

Les marchés mondiaux évoluent sans alignement lundi, Wall Street, optimiste, attendant la prochaine réunion de la Fed, tandis que la situation économique et politique du Vieux Continent a pesé sur les indices boursiers européens.

En Europe, les bourses ont clôturé en baisse: Paris a perdu 0,71%, Londres 0,46% et Francfort 0,45%. A Zurich, le SMI a gagné 0,06%.

A 17H40 GMT, le Nasdaq tirait Wall Street et gagnait 1,05%, l’indice élargi S&P 500 prenait 0,43% et le Dow Jones restait stable à -0,10%.

«L’attention (des investisseurs) se concentre principalement sur la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine», la Fed, attendue à l’issue de sa réunion mercredi, selon Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La majorité des investisseurs attend «des baisses de taux, d’au moins 0,25 point, pour continuer à avoir confiance», détaille Céline Weill-Alliel, gérante chez Uzès Gestion.

Mais plusieurs données publiées la semaine dernière incitent à la prudence: l’inflation et les prix à la production ont légèrement accéléré aux Etats-Unis en novembre.

Les commentaires de Jerome Powell, le président de la Fed, seront d’autant plus scrutés que l’arrivée Donald Trump à la Maison Blanche en janvier amène de «l’incertitude, toujours mal appréciée par les marchés», rappelle Céline Weill-Alliel.

Malgré tout, les investisseurs sur la place américaine se montrent optimistes lundi, misant sur un futur «assouplissement des règles fiscales qui serait très porteur pour eux dans les années à venir», selon cette analyste.

Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à 10 ans américain reculait à 4,40% vers 17H30 GMT, stable par rapport à la clôture la veille.

Les places européennes attendent aussi ces orientations de politique monétaire américaine.

Mais les investisseurs du Vieux Continent doivent composer avec un contexte politique instable en France et en Allemagne, les deux premières économies de la zone euro.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a perdu lundi un vote de confiance au Bundestag, ce qui ouvre formellement la voie à des élections législatives anticipées en février.

La situation allemande n’est «pas idyllique» mais reste «moins inconfortable que celle de la France», estime Céline Weill-Alliel.

«Même si (la France) a un Premier ministre depuis quelques jours, c’est une période d’incertitude pour les entreprises», explique-t-elle.

Quelques heures après cette nomination survenue vendredi, l’agence Moody’s a dégradé la note souveraine française de «Aa2» à «Aa3», avec une perspective stable.

Le taux d’intérêt à dix ans des emprunts français a terminé à 3,04% lundi, stable par rapport à vendredi en clôture.

Les indices d’activités PMI en zone euro publiés dans la matinée ont illustré la morosité de l’économie de la zone euro.

«Le secteur des services est résistant, alors que la récession industrielle continue de s’aggraver», note Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN AMRO Investment Solutions

La France a quant à elle connu son quatrième recul d’affilée de l’activité du secteur privé en décembre.

Le bitcoin toujours plus haut

Le bitcoin poursuit son ascension des dernières semaines, grimpant à plus de 106.900 dollars.

Côté changes, le dollar restait stable (+0,16%) par rapport à la monnaie unique européenne, à 1.0518 dollar pour un euro.

Les cours du pétrole étaient en recul: le baril de WTI se dépréciait de 1% à 70,57 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord perdait 0,92% à 78,80 dollars.

Vivendi scindé en quatre

La scission de Vivendi, géant français des médias et de l’édition, est devenue effective lundi avec la cotation de trois nouvelles entités à Londres, Amsterdam et Paris, toujours sous le contrôle du milliardaire Vincent Bolloré.

Louis Hachette Group, introduite sur le marché Euronext Growth à Paris, et Havas, cotée à Amsterdam, ont grimpé respectivement de 26,93% et 1,68% par rapport à leur cotation de départ.

Canal+, introduit à Londres, a reculé de 21,93%.

La holding Vivendi, vidée de la plupart de ses actifs, a grimpé de 8,67% à Paris.

Broadcom en forme

Certains grands noms du secteur des semi-conducteurs tiraient le Nasdaq, en particulier Broadcom (+11,50%), toujours soutenu par les déclarations de son directeur général, Hock Tan, qui voit une «opportunité massive» pour son entreprise dans le développement de l’intelligence artificielle (IA).

A lire aussi...