L’or a continué d’enchaîner les records cette semaine, ralentissant sa course dans la seconde partie de cette période, face à un dollar et des rendements obligataires américains raffermis par des perspectives de moindres baisses de taux aux Etats-Unis.
A 2758,49 dollars, le prix d’une once d’or a touché un nouveau sommet historique mercredi.
Soutenu par l’incertitude entourant l’issue de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le 5 novembre, et attentif aux évolutions du conflit au Moyen-Orient, l’or a cependant souffert de l’envolée du dollar et des rendements des emprunts d’Etat américains, deux valeurs refuges concurrentes du métal jaune.
Le billet vert a ainsi été soutenu par «les attentes selon lesquelles la Réserve fédérale (Fed) ralentira le rythme de ses baisses de taux», note Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Par ailleurs, estime-t-il, «l’or montre peut-être une réaction tardive» à la déception des marchés après les annonces successives ces dernières semaines de mesures de relance peu concrètes ni détaillées en Chine, première consommatrice d’or au monde.
Vendredi vers 13H50 GMT (15H50 à Paris), une once d’or s’échangeait pour 2726,62 dollars, contre 2721,46 dollars une semaine auparavant.
Pour les mêmes raisons, l’argent a touché mercredi un nouveau plus haut depuis octobre 2012, à 34,90 dollars l’once, avant de refluer.
Un autre métal précieux, le palladium, a atteint vendredi son prix le plus élevé depuis fin décembre 2023, à plus de 1210 dollars l’once.
Les prix de ce métal, particulièrement prisé de l’industrie automobile pour confectionner des pots catalytiques, se sont envolés de plus de 12% sur ces seuls deux derniers jours.
Ce bond fait suite à des informations de l’agence Bloomberg, citant une personne proche du dossier, qui affirme que le gouvernement américain a demandé à ses alliés du G7 d’envisager des sanctions sur le palladium et le titane russes, dans le cadre des mesures prises pour mettre sous pression Moscou en guerre contre l’Ukraine.
Or une société russe, Nornickel, fournit environ 41% de la production mondiale de palladium, selon son dernier rapport annuel.
«L’Union européenne, qui importe environ la moitié de son palladium, a obtenu environ un tiers de ses importations de Russie en 2021», et «les Etats-Unis continuent également d’acheter du palladium russe», relève Barbara Lambrecht, de Commerzbank.
L’analyste rappelle que «ce n’est pas la première fois que les craintes de sanctions font grimper le prix du palladium», un pic similaire s’étant produit peu après le début de la guerre en Ukraine.
Le cacao retombe
Les cours du cacao ont chuté cette semaine, à cause de conditions météorologiques favorables à la récolte en Afrique de l’Ouest.
Les prix baissent car le marché s’attend à une «plus forte production en Afrique de l’Ouest cette année en raison du temps actuellement plus humide en Côte d’Ivoire», indique Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.
La Côte d’Ivoire et le Ghana fournissent à eux deux plus de la moitié de la production mondiale de cacao, respectivement 39% et 16% selon l’Organisation internationale de cacao (ICCO).
En parallèle, la demande de produits finis est affaiblie par les prix «particulièrement élevés de l’année écoulée», rappelle Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. La transformation des fèves de cacao a diminué de «0,6% sur les quatre derniers trimestres», relève-t-il.
Vendredi, à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 4.806 livres sterling, contre 5.021 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.
A New York, la tonne pour livraison en décembre valait dans le même temps 6.789 dollars, contre 7.450 dollars vendredi dernier à la clôture.
Nickel pas au top
Le nickel, dont les cours dévissent depuis le début du mois, a poursuivi sa baisse cette semaine, à cause d’une production attendue en hausse en Indonésie.
«Le marché asiatique du nickel continue de connaître une augmentation de la production», expliquent les analystes de S&P Global.
Au troisième trimestre, la production minière de nickel d’Indonésie et des Philippines a augmenté respectivement de 18,9% et 18,5% par rapport au trimestre précédent, selon les données de Commodity Insights.
L’Indonésie est le premier producteur du métal blanc argenté, extrayant entre 45% et 50% du nickel mondial.
Depuis le début du mois, le cours du nickel a perdu plus de 8%, malgré la fermeture récente de nombreuses mines australiennes.
Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 16’175,00 dollars vendredi, contre 16’897 dollars le vendredi précédent à la clôture.