BoJ: le gouverneur veut maintenir le cap vers la normalisation monétaire

AWP

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La Banque du Japon (BoJ) poursuivra sa normalisation monétaire si l’économie nippone progresse vers une inflation stable à 2%, a affirmé le gouverneur de la banque centrale devant le Parlement japonais, provoquant une remontée sensible du yen.

«Si nous pouvons confirmer qu’il existe une plus grande probabilité que les perspectives économiques et de prix se réalisent comme nous le prévoyons, il n’y aura pas de changement dans notre position de base qui consiste à ajuster le degré d’assouplissement monétaire à l’avenir», a déclaré M. Ueda.

La devise japonaise remontait à 145,60 yens face au billet vert vendredi à 07H40, soit un recul de 0,5% du dollar par rapport à la veille.

L’archipel nippon, après avoir subi pendant des décennies une inflation quasi inexistante voire la déflation, a connu un virage ces deux dernières années, avec une hausse des prix à la consommation systématiquement supérieure ou égale à 2% depuis avril 2022.

Dans ce contexte, la Banque du Japon (BoJ), qui vise une inflation stable autour de ce niveau, a amorcé depuis mars la normalisation de sa politique monétaire en mettant fin à ses taux négatifs, puis en procédant à une nouvelle hausse fin juillet.

Mais ce resserrement monétaire, conjugué à des craintes de récession aux Etats-Unis et au dénouement de mouvements spéculatifs sur le yen qui ont fait rebondir la devise japonaise, a contribué à plonger brièvement les marchés mondiaux dans l’effroi début août.

M. Ueda a relativisé l’événement vendredi en estimant que les turbulences sur les marchés étaient «largement dues à la dépréciation globale du dollar et à la chute des prix des actions, déclenchées par la propagation rapide des craintes d’un ralentissement de l’économie américaine «.

La hausse des prix à la consommation au Japon a de nouveau accéléré en juillet (+2,7% sur un an hors produits frais) pour le troisième mois consécutif, selon des chiffres publiés vendredi matin avant l’intervention de M. Ueda.

La hausse est cependant due en particulier à la progression des prix de l’énergie, alors que le gouvernement avait mis en place des subventions un an plus tôt. En excluant également ceux-ci, les prix ont augmenté de 1,9% en juillet, en net ralentissement par rapport à juin (+2,2%).

La faiblesse du yen depuis 2022 est un facteur qui pèse sur la consommation des ménages, laquelle est un élément clé pour alimenter la croissance économique et une inflation saine, tirée par la demande et non par les coûts.

La consommation privée, atone depuis deux ans, a néanmoins rebondi au Japon au deuxième trimestre, bénéficiant en juin des réductions d’impôts consenties par le gouvernement pour tenter de lutter contre l’inflation, et des hausses de salaires qui commencent à être mises en place à la suite des négociations annuelles de printemps.

La BoJ avait légèrement abaissé le mois dernier son objectif de hausse des prix à la consommation (hors produits frais) sur l’exercice 2024/25 entamé le 1er avril, à 2,5% contre 2,8% lors de ses dernières projections en avril.

Elle a cependant annoncé tabler sur une inflation de 2,1% en 2025/26, contre 1,9% précédemment et maintenu son estimation de 1,9% d’inflation pour 2026/27.

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