Japon: l’inflation s’est accentuée en mai, le suspense sur la BoJ reste entier

AWP

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En excluant l’énergie, l’inflation a ralenti pour un neuvième mois d’affilée (+2,1%).

La hausse des prix à la consommation au Japon a accéléré en mai (+2,5% sur un an hors produits frais), après avoir ralenti en mars-avril, selon des chiffres du gouvernement publiés vendredi. Le renchérissement, légèrement inférieur aux attentes, pourrait cependant être en trompe-l’oeil.

En excluant l’énergie, l’inflation a ralenti pour un neuvième mois d’affilée (+2,1%). «La réduction des aides du gouvernement pour alléger les factures d’énergie des ménages est à l’origine» de l’accélération de l’inflation globale le mois dernier, mais l’inflation sous-jacente s’est atténuée et cette tendance devrait se poursuivre dans les prochains mois, a estimé Stefan Angrick de Moody’s Analytics dans une note.

Le 14 juin, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, n’avait pas exclu une nouvelle hausse de son taux directeur dès fin juillet, si les nouvelles données macroéconomiques disponibles d’ici là le permettaient. Le patron de la BoJ a réitéré cet avis mardi lors d’une audition au Parlement.

Mais certains économistes se demandent s’il ne s’agit pas d’un coup de bluff de M. Ueda pour tenter de limiter la chute du yen, qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et affaiblit l’inflation tirée par la demande, celle que la BoJ cherche précisément à obtenir pour continuer sa normalisation monétaire, entamée très prudemment en mars. L’économie nippone s’est légèrement contractée au premier trimestre, et une reprise plutôt poussive est attendue par la suite: un contexte peu propice à un relèvement rapide du taux directeur de la BoJ, redevenu positif en mars (dans une fourchette comprise entre 0% et 0,1%).

Nobuyasu Atago, chef économiste de l’institut de recherche économique de Rakuten Securities pense ainsi que la BoJ pourrait attendre de prendre connaissance du PIB nippon du deuxième trimestre, qui sera publié en août, avant de relever un peu plus son taux directeur. Les investisseurs sur le marché des changes n’étaient pas non plus impressionnés par les nouvelles données de l’inflation nippone: le yen restait ultra-faible vendredi face au dollar, lequel se rapproche de nouveau de la barre des 160 yens qu’il avait atteinte fin avril.

Ce nouveau plus bas en 34 ans du yen par rapport au billet vert avait déclenché des interventions géantes du Japon sur le marché des changes pour soutenir sa monnaie nationale, à hauteur d’environ 62 milliards de dollars.

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