La Banque du Japon relève son taux directeur pour la première fois depuis 17 ans

AWP

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Prenant acte d’une dynamique désormais «plus solide» entre les salaires et l’inflation au Japon, la BoJ va désormais appliquer un taux d’intérêt de court terme entre 0% et 0,1%.

La Banque du Japon (BoJ) a relevé mardi son taux directeur, une première depuis 2007, mettant fin en même temps à sa politique de taux négatif et de contrôle des rendements obligataires nippons, deux outils non-conventionnels en place depuis 2016.

Prenant acte d’une dynamique désormais «plus solide» entre les salaires et l’inflation au Japon, la BoJ va désormais appliquer un taux d’intérêt de court terme entre 0% et 0,1%, contre une fourchette de -0,1% à 0% précédemment.

«Des conditions financières accommodantes» devraient rester en place pour le moment, a toutefois insisté la BoJ dans son communiqué.

La BoJ était la dernière banque centrale au monde à appliquer un taux négatif, après la fin de cette expérience en Europe en 2022.

Elle a aussi mis fin à son outil de contrôle de la courbe des rendements obligataires japonais, qui visait à maintenir leurs rendements à dix ans autour de 0%.

Dans les faits, cet outil controversé car source de distorsions du marché obligataire nippon était déjà pratiquement abandonné depuis l’an dernier: la BoJ l’avait rendu de plus en plus flexible et acceptait même depuis fin octobre dernier qu’un plafond «référence» de 1% pour les rendements à dix ans soit dépassé.

La BoJ compte toutefois poursuivre ses achats d’obligations publiques japonaises (JGB) «dans environ les mêmes proportions qu’auparavant», de manière à continuer de pouvoir réagir efficacement en cas de «hausse rapide» des rendements de long terme, a-t-elle précisé.

Elle va d’un autre côté cesser ses programmes d’achats d’actifs autres que les JGB: fonds négociés en Bourse (ETF), fonds communs immobiliers japonais (J-REIT), et «réduire graduellement» ses achats de titres de créances d’entreprises pour y mettre fin «d’ici un an environ».

Les marchés financiers avaient anticipé ce début de normalisation de la politique monétaire ultra-accommodante de la BoJ, surtout depuis les résultats préliminaires vendredi dernier des négociations salariales annuelles au Japon, qui ont abouti à une hausse record des salaires dans le pays depuis 1991.

Ainsi l’indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo montait même après ces annonces (+0,15% vers 04H15 GMT), alors qu’il avait commencé la séance en légère baisse.

Quant au yen, il baissait face au dollar, lequel valait 149,8 yens vers 04H15 GMT contre environ 149,3 yens avant les annonces de la BoJ.

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