La Banque Cantonale Neuchâteloise enregistre un résultat intermédiaire en hausse, par rapport à l’exercice précédent. Malgré deux baisses de taux successives annoncées par la Banque Nationale Suisse (BNS) au cours du premier semestre, c’est le résultat des opérations d’intérêt qui est à l’origine de cette progression. Les autres revenus se maintiennent à haut niveau, ce qui permet d’absorber intégralement l’augmentation des charges d’exploitation. Les revenus devraient légèrement se tasser durant le second semestre, ce qui laisse prévoir un résultat annuel dans la ligne du précédent.
Bonne dynamique commerciale au premier semestre
Le premier semestre 2024 a profité d’un environnement général favorable et d’un bon niveau d’activité sur le plan commercial. Alors que durant la même période de l’exercice précédent les taux d’intérêt étaient clairement orientés à la hausse, cette tendance s’est inversée cette année. Contre les attentes du marché, la Banque Nationale Suisse a procédé à deux baisses de taux successives au premier et au second trimestre. En raison d’un bon positionnement de la banque dans la gestion de son bilan, ces décisions de politique monétaire n’ont pas eu d’impact négatif dans les opérations d’intérêt. Sur le plan économique, ces mesures ont apporté un soutien bienvenu à un secteur secondaire en net ralentissement. Elles ont également permis de dynamiser un marché immobilier qui a connu quelques semestres de léthargie, et qui retrouve ainsi une certaine vigueur.
Bilan
La somme totale du bilan recule de 1% depuis la fin du dernier exercice. Ce sont avant tout les avoirs auprès de la BNS et les engagements auprès des autres banques qui se sont réduits. Les fonds de la clientèle diminuent de 80,9 millions de francs, alors que les emprunts obligataires et les emprunts auprès de la Centrale des lettres de gage enregistrent une hausse de 211,0 millions de francs.
L’activité de financement a été soutenue. Les créances hypothécaires augmentent de 58,0 millions de francs sur six mois. Les créances sur la clientèle progressent elles aussi de 27,3 millions de francs, malgré le rythme de remboursement élevé des crédits Covid.
Le portefeuille de négoce détenu par la banque et représentant une valeur d’un peu moins de 5 millions de francs au 31 décembre 2023 a été vendu, la banque ayant changé sa politique en la matière.
Compte de résultat
Le résultat opérationnel s’inscrit en forte hausse sur les six premiers mois de l’année. Il atteint 51,7 millions de francs, contre 44,0 millions pour la même période en 2023.
L’augmentation relative est de 17,6%. La principale contribution est à nouveau fournie par les opérations d’intérêt, qui dégagent un résultat net de 68,2 millions de francs. Cette somme comprend la dissolution de 3,9 millions de francs de corrections de valeur pour risques de défaillance suite à l’amélioration de la solvabilité des débiteurs concernés.
Les opérations de commission et des prestations de service se maintiennent à un niveau élevé à 15,5 millions de francs (+2,3%). Toutes les rubriques sont en hausse, mais ce sont avant tout les autres prestations de service qui contribuent à cette augmentation.
Le résultat des opérations de négoce, qui comprend essentiellement le résultat des activités sur devises, progresse également. Il se monte à 7,3 millions de francs, contre 5,7 millions au cours de l’exercice précédent (+29,4%).
Enfin, les autres produits sont stables, avec une hausse de moins de 0,1 million de francs.
Les charges d’exploitation sont conformes aux attentes, avec des charges de personnel qui augmentent de 4,9%, pour une croissance des effectifs de 5,3% en équivalents plein-temps, et une hausse des autres charges d’exploitation qui atteint 6,9%. Le ratio Coûts/Revenus est de 40,8% au 30 juin 2024, il était de 40,2% durant le premier semestre 2023.
Après les amortissements et une attribution de 25 millions de francs à la Réserve pour risques bancaires généraux, le bénéfice net est de 26,8 millions, contre 24,2 millions de francs un an auparavant.
Il est encore précisé que les procédures liées à l’important cas de fraude dénoncé par la banque en 2022 suivent leur cours, aucun développement significatif durant la période sous revue n’étant à relever.
Perspectives
Malgré les baisses de taux décidées par la BNS, la rémunération de l’épargne, et plus généralement celle des fonds déposés par la clientèle, ont augmenté durant le premier semestre. Ceci, conjugué à des conditions de refinancement moins favorables sur le marché des capitaux, devrait peser sur la marge d’intérêt durant le second semestre, et compenser en partie l’avance prise durant la première moitié de l’année. Sur le plan conjoncturel, il est à présent clair que le secteur secondaire, en particulier la branche horlogère, traverse une période de refroidissement marquée.
Ceci aura des conséquences sur les besoins de financement des entreprises. La banque n’attend toutefois pas de dégradation de la solvabilité de ses clientes et clients.
Sur le plan hypothécaire, la tendance positive vécue durant les six premiers mois de l’année devrait pouvoir être maintenue lors du second semestre.
Enfin, la nouvelle organisation, annoncée durant le printemps, sera totalement opérationnelle au troisième trimestre avec l’arrivée de Mme Marlène d’Aquino, en charge du département créé en vue de couvrir les services bancaires à distance et de développer les canaux digitaux.
L’établissement fonctionne toutefois déjà dans sa nouvelle structure depuis le 1er mai 2024.