La course de haies entamée par le marché cette semaine se passe plutôt bien. Après l’indice des prix à la production mardi, c’est hier au tour des prix à la consommation (CPI) d’être publiés, qui montrent que l’inflation continue de ralentir, le CPI progressant de 2,9% en juillet par rapport à juillet 2023. C’est le chiffre le plus bas depuis 2021 et, surtout, on passe en-dessous de 3%, sachant que l’objectif de la Fed se situe à 2%. Examen réussi pour le PPI et le CPI donc et bonne nouvelle supplémentaire, les deux publications ne suggèrent pas de possibilité d’une récession, voire d’une stagflation. Ces deux données impliquent en parallèle une trajectoire encourageante pour le PCE (Personal Consumption Expenditure), l’outil favori de la Réserve Fédérale pour mesurer l’inflation qui sera publié le 29 août. Comme l'a récemment expliqué le président de la Fed d'Atlanta, Raphaël Bostic, «il serait vraiment fâcheux que nous commencions à réduire les taux et que nous devions les augmenter à nouveau». De son côté, Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, indique qu'il est plus préoccupé par le marché du travail que par l'inflation et que les taux d'intérêt actuels sont très restrictifs. Si l'on combine ces deux commentaires et l'on considère les récentes publications de statistiques macro-économiques, la Fed devrait commencer son cycle de baisses de taux prochainement. Mais il est fort probable qu'elle agisse comme les autres banques centrales qui ont déjà commencé à assouplir leur politique monétaire avec prudence afin d'éviter les mouvements excessifs et de va-et-vient. Le marché semble ne plus vraiment s’inquiéter de l’inflation et se concentrer sur la deuxième partie du mandat de la Réserve Fédérale, la croissance. Ça tombe bien, aujourd’hui nous aurons droit aux ventes au détail du mois de juillet ainsi qu’aux trimestriels de Walmart, avant l’ouverture de Wall Street.
Cinquième journée de hausse consécutive hier pour un indice S&P500 (SPX) qui semble avoir surmonté la débâcle du 5 août. Le podium du jour se compose des financières, de l’énergie et de la tech. Les volumes d’échanges sont faibles, le calme est revenu Downtown Manhattan, le SPX en profite pour récupérer sa moyenne mobile à 50 jours à la cloche, d’un chouia mais c’est fait, un signal technique positif de plus. Le Nasdaq100 (NDX) défend le niveau de 19'000 points avec succès, après sa forte hausse de la veille, il termine à 19'022 pts, sa 50 jours évolue actuellement à 19'420 pts. La volatilité est en train de rentrer dans le rang à une vitesse rare, le VIX perd 10,6% supplémentaires hier, il clôture à 16,19, sa moyenne mobile à 50 jours se situe à 15,61. Son grand frère obligataire le MOVE recule de 10%, la confiance est de retour sur les parquets de trading, une certaine forme de sérénité même. Le dollar en prend note et ne bouge guère, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,1012, elle a cassé sa tendance baissière (pour l’euro) et regarde désormais 1,1139 (top en séance du 28 décembre 2023).
Sur le front obligataire, le marché accueille le CPI dans le calme, le rendement du 10 ans US traite ce matin à 3,83%, son prochain support d’importance est à 3,67%, c’est le bas de la séance du 5 août. Les Fed Funds ne changent pas de fusil d’épaule, ils persistent à prédire 3 à 4 baisses de 25 points de base chacune par la Fed cette année encore.
Un mot sur le marché suisse des actions, qui passe une fort jolie journée de mercredi, merci principalement à UBS qui décolle de 5,29% après avoir publié de très bons résultats. Du coup le SMI clôture à 12'071 pts, sa 50 jours évolue à 12'085 pts, chaud devant! Ce d’autant que ce matin l’indice se hisse à 12'100 points.
Parmi les actions individuelles mercredi, les actions de Kellanova bondissent de 7,8% après que Mars a annoncé qu'il achèterait le fabricant de Pringles. Les actions de Victoria's Secret grimpent de 16% après que le détaillant de lingerie a choisi Hillary Super, CEO de son concurrent Savage X Fenty, pour devenir son prochain directeur général. VSCO est donc plutôt dessus que dessous hier, je sors… Alphabet (GOOG -2,35%) est sous une certaine pression après que Bloomberg et le New York Times ont rapporté que les fonctionnaires du ministère de la Justice pourraient demander à un juge fédéral d'ordonner le démantèlement de l'entreprise. Après la clôture du NYSE, Nike (NKE) gagne 5% à l’annonce que Pershing Square Capital (Bill Ackman) détient une participation d’environ 229 millions de dollars dans la société. Les Hedge Funds ont continué d'acheter Apple au deuxième trimestre, tout en réduisant leurs positions dans Nvidia. Le fonds Scion de Michael Burry a augmenté sa participation dans Alibaba, même s'il a réduit de moitié son portefeuille d'actions global. Berkshire a ajouté Ulta Beauty et Heico.
Au menu macro-économique du jour, le PIB anglais du deuxième trimestre sort pile en ligne, tandis que la consommation des ménages ralentit nettement plus que prévu. On se prépare à une batterie de chiffres aux Etats-Unis cet après-midi. Les ventes au détail du mois de juillet, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage constitueront les points d’orgue, toutes deux publiées à 14h30 CET.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse à l’exception de Hong Kong qui égare 0,22%. Tokyo progresse de 0,78% à la cloche, Shanghai avance de 0,94%, Séoul et le Nifty50 sont fermés. Le PIB du Japon a augmenté plus que prévu au dernier trimestre, grâce aux dépenses de consommation. Le future SPX gagne 8 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,3%. L’or revient à 2456 dollars l’once, le pétrole traite à 77,16 dollars le baril de WTI Light Crude.