La Banque d’Angleterre lance son premier stress test pour fonds et assureurs

AWP

1 minute de lecture

«Les entreprises participantes incluent des grandes banques, des assureurs, des chambres de compensations, et différents types de fonds», précise la BoE.

La Banque d’Angleterre (BoE) lance lundi un test du système financier qui inclut pour la première fois des fonds d’investissement, de pension ou des assureurs, acteurs non bancaires responsables de chocs qui ont récemment ébranlé les marchés britanniques.

«La Banque d’Angleterre lance aujourd’hui un exercice d’exploration à échelle systémique» pour «améliorer notre compréhension du comportement des banques et des institutions financières non bancaires pendant les situations de marchés difficiles», explique la banque centrale dans un communiqué.

«Les entreprises participantes incluent des grandes banques, des assureurs, des chambres de compensations, et différents types de fonds (de pension, de gestion d’actifs ou fonds spéculatifs)», énumère la BoE.

«La liste complète des participants sera annoncée plus tard dans l’année», ajoute-t-elle.

Depuis la grande crise financière de 2008, les banques centrales imposent des tests de résistance ou «stress tests» aux plus grands établissements bancaires, qui permettent en théorie d’établir dans quelle mesure ils résisteraient à d’importants chocs financiers.

Si la BoE a répété ces derniers mois être satisfaite de la solidité des grandes banques britanniques, comme HSBC ou Barclays, le marché londonien a souffert ces dernières années de chocs venus de la «finance de l’ombre» (shadow banking), comme sont surnommés les acteurs non bancaires.

En décembre 2022, la banque centrale estimait que ces établissements étaient à l’origine d’»environ la moitié des actifs prêtés du système financier mondial».

Et ces acteurs moins régulés que les grandes banques sont à l’origine de chocs importants.

En septembre, le coût de la dette britannique à très long terme s’était envolé dans le sillage d’annonces budgétaires très coûteuses et non chiffrées de l’éphémère gouvernement de Liz Truss.

La BoE avait été obligée d’intervenir en achetant des obligations pour éviter un choc amplifié par le manque de liquidité sur ce marché dominé par les fonds LDI (liability driven investments), liés aux fonds de pension britanniques.

Le test annoncé lundi se déroulera en deux temps, la BoE demandant d’abord comment les entreprises sondées réagiraient à une situation de crise.

Puis, elle prendra en compte les réponses de chacun d’entre eux pour leur demander ensuite comment les actes des autres les affecteraient, afin d’éviter un effet domino.

La BoE va travailler avec le régulateur des fonds de pension et le gendarme des marchés britanniques.

Contrairement aux «stress tests» des grandes banques, les résultats de l’exercice ne détailleront pas les résultats par entreprise.

La BoE clame être la première grande banque centrale à tester les acteurs non-bancaires.

Les risques causés par la finance non-bancaire inquiètent aussi de l’autre côté de la Manche.

«La finance non bancaire représente un risque systémique de plus en plus important et doit être mieux encadrée», avait demandé fin mai le patron de la Banque de France François Villeroy de Galhau.

A lire aussi...