Apple Pay sous la loupe du gendarme européen de la concurrence

AWP

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Bruxelles reproche au service de paiement le fait qu’il est impossible sur un appareil Apple d’utiliser un autre système comme Samsung Pay ou Google Pay.

Utilisé dans l’UE, le service de paiement Apple Pay est étudié avec attention par la Commission européenne qui soupçonne le géant américain d’enfreindre les règles de la concurrence, ont affirmé vendredi plusieurs sources à l’AFP.

Grâce à Apple Pay, les détenteurs d’iPhone ou d’Apple watch peuvent régler directement leurs achats chez les commerçants, en appliquant leur appareil sur le même terminal que celui des cartes visa sans avoir besoin de taper de code.

Or, c’est là où se pose le problème en terme de concurrence: il est impossible sur un appareil Apple d’utiliser un autre système concurrent comme Samsung Pay ou Google Pay.

Apple réserve en effet l’utilisation de son antenne NFC (Near Field Communication, technologie permettant d’échanger des données à moins de 10 cm, entre deux appareils équipés de ce dispositif) à Apple Pay, contrairement à Google par exemple qui permet d’utiliser d’autres applications sur les smartphones Android.

Pour cette raison, les applications de paiement des banques, disponibles sur iPhone ou Apple Watch, doivent passer par Apple Pay pour accéder directement à cette antenne NFC. Et pour chaque transaction passée par l’utilisateur, les banques doivent payer des frais.

Il y a un peu plus d’une semaine à Lisbonne, la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait déclaré: «nous avons posé pas mal de questions car nous avons pas mal d’inquiétudes en ce qui concerne Apple Pay pour des raisons de concurrence».

Interrogée par l’AFP, une porte-parole de la Commission a indiqué que des «questionnaires avaient été envoyés à des acteurs du marché dans le secteur des paiements mobiles».

«La Commission surveille d’éventuelles pratiques commerciales anticoncurrentielles et pratiques abusives», a-t-elle ajouté, sans vouloir préciser qui étaient les destinataires des questionnaires.

L’Association européenne de défense des consommateurs (BEUC) «réfléchit à déposer une plainte auprès de la Commission. C’est en discussion, on y travaille», a indiqué Jean Allix, conseiller de cette association.

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