Regarder vers l'avenir

Philippe G. Müller, UBS

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Les 18 principales classes d'actifs suivies par la recherche d’UBS ont achevé l'année dans le vert, contre seulement deux en 2018.

© Keystone

Les actions américaines ont signé la meilleure performance, avec un rendement total de 31%, supérieur de quatre points de pourcentage à celui de l'indice mondial. Les marchés obligataires ne sont pas en reste: l'indice de référence des bons du Trésor américain arrivant à échéance dans plus de vingt ans affiche un rendement total de 16%.

Impact des relations sino-américaines

L'année 2019 a donc parachevé une décennie faste. L'indice S&P 500 a signé sa meilleure performance annualisée depuis les années 1990. Et ce malgré le ralentissement de la croissance mondiale qui, compte tenu d'une contraction plus forte que prévue de l'activité manufacturière, ressortira probablement autour de 3% pour l’année écoulée.

Les tensions commerciales ne sont pas étrangères au ralentissement de la croissance et l'amélioration des relations entre les Etats-Unis et la Chine intervenue en fin d'année a soutenu les marchés. Néanmoins, le facteur décisif de la progression des marchés, en dépit du ralentissement de la croissance économique, a été la volte-face des banques centrales, qui ont renoué avec l'assouplissement monétaire.

Certains investisseurs auront peut-être le sentiment qu'il est temps
de prendre leurs bénéfices et de se retirer du marché.
Rendements en baisse

Après une aussi belle progression, certains investisseurs auront peut-être le sentiment qu'il est temps de prendre leurs bénéfices et de se retirer du marché. A en juger par l'histoire, cette inquiétude n'a pas lieu d'être. La politique monétaire demeure accommodante et l'économie mondiale enregistre une croissance modeste. Ce contexte est de nature à soutenir les marchés, mais les rendements s'annoncent moins bons que l'an dernier. Voici les opportunités à entrevoir en 2020.

  • En 2019, la progression des marchés, notamment ceux des actions, ne signifie pas pour autant que le marché haussier est terminé. Les rendements enregistrés dans les années qui suivent un très bon cru pour les actions américaines (rendement total supérieur à 30%) ont tendance à être positifs, et ce pour une durée qui peut aller de deux à huit ans. La seule exception ces dernières décennies remonte à 1991, lorsque les rendements ont été négatifs après une performance appréciable en 1990.
  • Les meilleures opportunités tactiques se situent certainement du côté des marchés émergents, aussi bien pour les actions que pour les obligations. Les fondamentaux de ces marchés, qui ont déjà commencé à se stabiliser en Asie, sont désormais assez porteurs dans toute la région. En Asie, les actions des marchés émergents, ainsi que les actions chinoises sont appréciées. Il en va de même du côté des obligations, avec la dette souveraine émergente libellée en dollar américain, qui offre un rendement de 5% (indice EMBIGD).
  • Pour le moment, aucun marché baissier imminent pour les actions mondiales n’est attendu. Toutefois, le rendement des actions cotées en Bourse pour la prochaine décennie s'annonce inférieur à celui enregistré lors des dix dernières années. Par conséquent, il est recommandé aux investisseurs de se focaliser aussi sur des tendances structurelles à plus long terme, comme la conversion au développement durable et les opportunités qui découlent de la transformation digitale, de la lutte contre la pénurie d'eau et de l'avènement des thérapies géniques. Les investisseurs capables de tolérer une plus grande illiquidité peuvent également profiter des primes de risque plus élevées des actifs non cotés.

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