
Le momentum de l’année 2024 a profité aux instruments passifs tels que les ETFs. Mais il a particulièrement bénéficié les ETFs activement gérés, dont les avoirs sous gestion se sont élevés l’an dernier à 1170 milliards de dollars à l’échelle globale. Soit une hausse de 50% par rapport à l’année précédente! Les ETF actifs ont en outre représenté 76% de tous les lancements d’ETF cotés aux États-Unis en 2023 et 43% des lancements d'ETF mondiaux, d’après les données d’ETFGI.
En Suisse, ce sont les produits structurés qui remplissent les fonctions d’un ETF actif. Via les certificats ou trackers activement gérés (AMCs), qui se déclinent sous des versions de plus en plus sophistiquées. Il ne s’agit plus de se contenter de modifier des pondérations parmi les constituants. L’utilisation de produits dérivés devient une norme et l’univers ESG croît en importance en tant que thématique sous-jacente.
L’incertitude géopolitique, la guerre commerciale, l’immigration et le risque de concentration du marché technologique américain sont les principales sources de motivation pour la recherche d’instruments passifs activement gérés. Leur flexibilité, à des coûts infiniment moins élevés que ceux d’un fonds de placement traditionnel, s’illustre par leur capacité à se repositionner rapidement, à générer des revenus supplémentaires réguliers ou à tirer parti des dislocations ou retournement du marché.
Le JB Swiss Equity Income Optimizer ER Index (ISIN CH1377514042), par exemple, lancé par Julius Baer en septembre 2024, applique une stratégie combinant une exposition à l’indice des blue chips suisses SMI avec une superposition systématique (overlay) d’options d’achat. Ainsi, dans les marchés latéraux et en baisse, cette stratégie peut surperformer le SMI. Ce certificat indiciel vend donc quotidiennement des call sur le SMI affichant un prix d’exercice hors de la monnaie, une expiration cible de 20 jours, ainsi qu’une position longue sur un indice à terme glissant sur le SMI.
«Les investisseurs peuvent désormais bénéficier du potentiel des actions suisses avec une gestion des risques améliorée»
«Alors que le paysage des marchés mondiaux continue d’évoluer, Julius Baer reste confiant quant à l’attrait des actions suisses», commentent les experts de la banque privée suisse sur le site de la SIX Structured Products. «Avec le lancement de cette stratégie innovante liée au SMI, les investisseurs peuvent désormais bénéficier du potentiel des actions suisses avec une gestion des risques améliorée et une composante de revenu stable et attrayante», poursuit Julius Baer.
Toutefois, cette façon d’optimiser le rendement en fonction du risque n’est pas gratuite. Des frais de gestion s’appliquent, compte tenu de l’intervention discrétionnaire d’un manager. De plus, cette stratégie pose le risque du coût d’opportunité, le potentiel de hausse étant limité durant les régimes de marché haussiers, le vendeur de l’option courant le risque de voir l’acheteur exercer son droit si le cours sous-jacent venait à toucher le prix d’exercice. L’autre particularité du produit réside dans son mode de remboursement. Autrement dit, des remboursements partiels à hauteur de 5% de la valeur nominale. La date du premier remboursement partiel est fixée au 27 décembre 2024, celui est ensuite payé chaque 25 mars, 25 juin, 25 septembre et 25 décembre.
Dans le domaine de la finance durable, la Banque Cantonale de Zurich (ZKB) a émis le certificat ZKB Tracker Certificate Dynamic sur Migros Bank Low Carbon Index (ISIN CH1218263908), arrivant à échéance en 2030. Ici, le gestionnaire d’investissement, en l’occurrence Migros Bank, sélectionne une vingtaine d’entreprises déployant les plus gros efforts visant à réduire durablement leurs émissions de carbone.
Les composants sous-jacents sont constitués d’actions mondiales et son revues trimestriellement, afin d’ajuster potentiellement les pondérations et les composants sous-jacents. Enfin, le gestionnaire d'investissement rééquilibre la composition du portefeuille en fonction de son évaluation qualifiée du marché. Le gestionnaire d'investissement ne prend en compte que les composants sous-jacents offrant une liquidité et une négociabilité suffisantes.