Penser long, très long, même si les perspectives de l’inflation et de la croissance restent encore très floues.
Les durations longues sont clairement à privilégier dans l’environnement actuel. Chaque faiblesse sur le front des taux ou toute détérioration marquée des données économiques seront mises à profit pour allonger la duration des portefeuilles obligataires européens.
Le secteur manufacturier dans son ensemble continue d’être orienté à la baisse, pénalisé par la faiblesse de la demande, qu’elle soit domestique ou émane de l’international. En Europe, le secteur des services connaît une évolution similaire dans tous les pays. L’effet de contagion commence à se manifester, se traduisant par une détérioration de l’emploi industriel. Lorsque cet effet affectera le secteur des services, il pourrait venir aggraver contraction de la demande et hausse du chômage (l’indice PMI des directeurs d’achats restant au-dessous de 50, les risques de ralentissement de la croissance sont élevés. Par ailleurs, en observant la relation différée dans le temps entre PMI et emploi, on constate que ce dernier s’oriente vers un retournement).
La Banque centrale européenne (BCE) étant arrivée au terme de son cycle de relèvement des taux, le taux actuel peut être considéré comme terminal et l’on peut donc tabler avec une certitude élevée sur une pentification de la courbe des taux. Le principal souci des autorités monétaires n’est plus de relever les taux, mais de parvenir à les maintenir à un niveau élevé durant une période suffisamment longue. La transmission de la politique monétaire fonctionne efficacement et cela devrait continuer.
Le rattrapage de la demande des consommateurs qui s’est manifesté à la suite de la réouverture de la Chine pourrait, et c’est une première, faire de ce pays un exportateur d’inflation. Cependant, les données disponibles jusqu’à présent indiquent plutôt que la Chine reste un exportateur de déflation, comme cela a été cas par le passé.
L’inflation va rester l’une des principales préoccupations des marchés en cette fin d’année. Car même si les derniers chiffres confirment que nous sommes sur la bonne voie en matière de hausse des prix, il reste encore d’importants obstacles à surmonter. Ainsi, la question de savoir si nous parviendrons à atteindre les objectifs reste entière. Ceci dit, nous pensons que les risques qui pèsent sur les perspectives de croissance viendront supplanter ceux relatifs à l’évolution de l’inflation.
Les déterminants structurels de l’inflation (démographie, politique fiscale, etc.) maintiendront cette dernière à un niveau plus élevé que celui de la cible visée par la BCE. Par ailleurs, les déterminants à moyen terme (perspectives d’inflation, marché du travail, pressions sur les marges, etc.) continuent de se faire sentir. Il ne suffira donc pas que l’économie décélère pour que l’inflation revienne vers sa cible. De ce fait, les obligations indexées sur l’inflation recèlent une certaine plus-value et leur pondération exprimée en valeur de marché a été accrue.
Pour ce qui concerne l’allocation-pays, nous avons continué de prendre nos profits sur la Roumanie et avons augmenté nos allocations à l’Allemagne et, dans une moindre mesure, à l’Espagne, mais ce sur la partie très longue de la courbe avec un point d’entrée moyen sur le 30 ans à 4,30%.