Les vêtements de seconde main prendront le pas sur la «fast fashion»

Andrea Carzana & Olivia Watson, Columbia Threadneedle Investments

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Une très faible proportion des vêtements fabriqués est recyclée et réutilisée, la plupart terminant au rebut ou incinérés dans l’année suivant leur fabrication.

Le gaspillage et l’empreinte carbone croissante de l’industrie de la mode en font l’une des plus polluantes au monde. Près de 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année, ce qui représente une hausse d’environ 50% par rapport à 2006, due en grande partie à la «fast fashion», ou mode éphémère, qui encourage la consommation de vêtements bon marché, souvent renouvelés. En fait, le secteur émet désormais plus de CO2 que ceux du transport aérien et maritime réunis, et utilise 79 milliards m3 d’eau douce par an, tandis que la production des matières premières et du textile contribue également à la pollution des eaux.

Mais malheureusement, une très faible proportion des vêtements fabriqués est recyclée et réutilisée, la plupart terminant au rebut ou incinérés dans l’année suivant leur fabrication. Selon la fondation Ellen MacArthur, l’industrie mondiale de la mode produit près de 53 millions de tonnes de fibres par an, dont plus de 70% finissent en déchets. Moins de 1% est réutilisé pour de nouveaux vêtements.

Nous observons toutefois les prémices d’un changement structurel des habitudes d’achat de vêtements, qui se caractérise par une plus grande sensibilisation à la durabilité, sous l’impulsion des jeunes consommateurs. Les détaillants commencent à s’ouvrir à l’idée du recyclage et de la revente et les gouvernements mettent en place des initiatives pour soutenir cette évolution.

Le recyclage de vêtements et de chaussures usagés en de nouveaux articles est une tendance croissante, comme l’affirme Pauline Grange, Global Equities Portfolio Manager, dans son récent article intitulé «La mode s’intéresse à la durabilité par le biais de l’économie circulaire». Aux côtés du recyclage, cependant, l’essor du marché du réemploi et de la seconde main offrira aux investisseurs une opportunité formidable, dès lors qu’il devrait doubler au cours des cinq prochaines années pour atteindre 77 milliards de dollars et être deux fois plus important que celui de la «fast fashion»
d’ici 2030.

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