L’innovation vit de l’échange, de la coopération et de réseaux internationaux solides. Une nouvelle étude de scienceindustries sur la valeur ajoutée des programmes de recherche de l’UE montre clairement que la participation à Horizon Europe est essentielle à la compétitivité de notre pays – et illustre l’importance de relations durables et constructives entre la Suisse et l’Union européenne.
L'absence d’association coûte notre avenir
Avec un budget de plus de 95 milliards d’euros, Horizon Europe est le plus grand programme de recherche au monde. Il n’apporte pas seulement un soutien financier, mais surtout un accès aux meilleurs talents, aux institutions de pointe et à des réseaux d’innovation hautement compétitifs.
L’étude montre que les entreprises suisses – en particulier les PME et les start-up – ont été fortement freinées entre 2021 et 2024. De nombreux projets n’ont pas pu être réalisés comme prévu, des partenariats de recherche stratégiques ont été perdus, et les jeunes talents ont vu leur accès à la recherche internationale considérablement restreint.
Les mesures de transition mises en place par la Confédération ont certes permis d’amortir les effets économiques immédiats. Mais elles ne compensent pas la perte structurelle d’influence, de compétitivité et de visibilité.
Les jeunes chercheuses et chercheurs ainsi que les PME innovantes – pourtant cruciales pour l’avenir de notre paysage d’innovation – ont été particulièrement touchés. Les restrictions ont provoqué une fuite des talents, le déplacement de projets à l’étranger et une réticence accrue des investisseurs internationaux.
«Il n’existe pas de véritable alternative à une pleine association de la Suisse aux programmes de recherche de l’UE.»
Celles et ceux qui souhaitent préserver la position de la Suisse dans la recherche, l’innovation et les technologies de pointe doivent agir maintenant. La Suisse ne peut pas se marginaliser – ni en matière de recherche, ni sur le plan économique.
Une base pour la compétitivité internationale
Notre capacité d’innovation est étroitement liée à l’accès au marché intérieur européen et à ses programmes. Pour l’industrie chimique et pharmaceutique – qui représente près de la moitié des exportations suisses – l’UE est le principal marché de vente et d’approvisionnement.
L’accord sur la reconnaissance mutuelle des évaluations de conformité (ARM) est essentiel pour accéder rapidement et efficacement aux marchés. Quant à la libre circulation des personnes, elle garantit l’accès à une main-d’œuvre hautement qualifiée – notamment dans les secteurs où la majorité des collaborateurs R&D proviennent de l’UE.
L’économie suisse a besoin de relations stables, prévisibles et contractuellement sécurisées avec l’UE. Les Bilatérales III représentent une opportunité historique de garantir durablement des piliers centraux tels que l’accès au marché, la libre circulation des personnes et la coopération en matière de recherche.
C’est dans l’intérêt de la Suisse – et aussi de l’Europe, qui ne pourra relever les grands défis mondiaux liés à la santé, à la durabilité et à la numérisation qu’en agissant de concert.