Les conséquences des élections britanniques et françaises à venir

Gordon Shannon, TwentyFour Asset Management

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L'incertitude quant au vainqueur et à la politique qui en résultera incite toujours les investisseurs à la méfiance.

Bien qu'il soit presque certain que le gouvernement britannique passera des conservateurs aux travaillistes, nous serions surpris de constater quelconque frilosité à l'approche des élections générales. Avec une avance de 20% dans les sondages, il y a tout le temps nécessaire pour appréhender ce résultat et très peu d'incertitude à ce sujet. En ce qui concerne l'économie, il y a également très peu de différences entre les politiques des deux partis. Le parti travailliste indique qu'il continuera à s'en tenir aux «règles fiscales» existantes du gouvernement, qui exigent de diminuer le ratio dette/PIB sur les 5 prochaines années. S’ils ne sont pas eux-mêmes dans la ligne de mire, les politiciens travaillistes ont observé le choc et l'effroi infligés à Liz Truss par le marché obligataire lors de sa mini-crise budgétaire. Ils ne sont pas d'humeur à provoquer l'ire des justiciers obligataires en proposant des politiques considérées comme imprudentes L'évolution de l'inflation au Royaume-Uni, et donc le calendrier de la première baisse des taux de la Banque d'Angleterre restent incertains, pourtant, le fait que les politiciens britanniques aient gravé cette leçon de discipline budgétaire dans leur mémoire nous rend confiant dans les investissements obligataires au Royaume-Uni. L'élimination du risque d'incompétence et de l'indifférence du marché rend les obligations d'entreprises britanniques relativement attractives par rapport à d'autres.

Si les marchés se sont légèrement détendus après que Marine Le Pen ait annoncé qu'elle travaillerait avec Emmanuel Macron, il est clair que la tolérance à l'égard de la faiblesse des finances publiques est faible. L'incertitude quant au vainqueur et à la politique qui en résultera incite toujours les investisseurs à la méfiance. Plus la coalition gagnante s'éloigne du centre - qu'elle soit de gauche ou de droite -, plus les investisseurs s'inquiètent de l’orthodoxie budgétaire. S'il est probable qu'une véritable crise de la dette soit évitée, les investisseurs doivent prendre en compte les coûts d'un blocage politique qui entraverait la capacité de la France à répondre aux crises extérieures et à se coordonner avec l'UE. La BCE ne peut pas être perçue comme une réponse à une crise politique intérieure et les investisseurs ne peuvent pas compter sur l'intervention de la banque centrale. On pourrait établir un parallèle avec la manière dont les pays voisins ont été soutenus en 2009, mais la différence réside dans l'échelle de temps plus longue de ces problèmes, et la complaisance de l'Europe centrale qui a ignoré leur accumulation, reportant facilement la faute sur les conditions de croissance mondiale. Cependant, ces arguments ne sont plus valables aujourd’hui. Ces problèmes ne font pas de l'Europe une destination peu attrayante pour les investissements obligataires, mais ils nous obligent à nous concentrer sur les entreprises de qualité. Les investisseurs devraient positionner leurs portefeuilles sur des entreprises robustes et bénéficiant d'un accès solide au marché.

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