
Garder une optique d’investissement à long terme et se concentrer sur une offre de produits restreinte figure au cœur de l’approche d’investissement de Capital Group. Le gérant d’actifs américain, créé en 1931 et présent à Genève depuis 1962, a réaffirmé ces deux principes à l’occasion de sa journée des médias qui a eu lieu la semaine dernière à Londres. L’occasion pour Guy Henriques, président du groupe des clients d'Europe et d'Asie de Capital Group, de souligner l’importance de garder un nombre limité de fonds. «La concentration est un aspect clé. Mieux vaut ne pas avoir trop de produits», a-t-il souligné en préambule de l’événement qui a rassemblé des représentants de médias provenant de plusieurs pays européens.
Rester investi plutôt que se retirer du marché en périodes de turbulences
L’occasion pour Guy Henriques d’insister sur le fait qu’il vaut mieux continuer d’investir même durant les périodes de turbulences. «Lorsque les marchés sont difficiles, nous avons tendance à continuer à investir plutôt que de nous retirer du marché», a-t-il expliqué. «L’investissement ne consiste pas à jouer le market timing mais plutôt à passer du temps sur le marché», a-t-il poursuivi. Pour Guy Henriques, il est important d’aider les clients à penser sur le long terme plutôt que d’être trop attentif aux différentes variations à court terme.
Les prix du gaz et du pétrole sont en net recul par rapport aux pics observés en 2022 et 2023.
La Chine exporte à nouveau de la déflation
Un principe en grande partie repris par Robert Lind, économiste chez Capital Group, dans sa façon d’analyser le contexte économique actuel. Revenant sur les principaux développements de l’économie mondiale de ces derniers mois, Robert Lind observe que plusieurs facteurs contribuent toujours à faire baisser l’inflation. Premièrement, les prix du gaz et du pétrole sont en net recul par rapport aux pics observés en 2022 et 2023. Deuxièmement, la Chine exporte à nouveau de la déflation. Si l’indice des prix à la consommation en Chine évolue à un niveau proche de zéro, les prix des biens exportés sont eux en territoire négatif, se situant à leur plus bas niveau depuis les années 2009 et 2010. «C’est un facteur positif en ce qui concerne les perspectives pour l’inflation en Europe et aux Etats-Unis, même si cela rend aussi la vie plus difficile aux exportateurs européens», constate-t-il.
S’y ajoutent, troisièmement, un marché du travail qui a commencé à ralentir dans les économies des pays développés ainsi qu’une croissance des salaires plus faible, y compris aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant d’observer que les taux d’inflation continuent à reculer dans toutes les économies des pays développés pour se rapprocher des objectifs visés par les banques centrales.
L’industrie allemande ne se limite pas à son secteur automobile
Au sujet des perspectives économiques pour le Vieux Continent, marquée notamment par la croissance à l’arrêt de l’économie allemande qui s’apprête à entrer à nouveau en récession, Robert Lind ne minimise pas le fait que la première économie européenne se trouve dans une situation qui est loin d’être simple. La forte concurrence des entreprises chinoises met à mal à la compétitivité des marques allemandes dans le domaine des véhicules électriques, tandis que les prix de l’énergie ont augmenté les coûts de production de l’industrie allemande. Toutefois, «l’Allemagne n’est pas seulement un fabricant de voitures. L’industrie allemande est beaucoup plus que cela», a mis en perspective l’économiste. Dans l’ensemble, juge Robert Lind, l’économie allemande a fait preuve d’une bonne résilience. «L’Allemagne a stagné de manière remarquable. Les problèmes de l’économie allemande sont réels mais il ne faut pas non plus exagérer leur importance», conclut-il.
L’économie chinoise doit d’abord trouver un plancher
Quant aux perspectives pour l’économie chinoise, Robert Lind estime que les différentes mesures mises en place dernièrement par Pékin pour relancer la deuxième économie mondiale ont avant tout pour but de créer un plancher en dessous duquel la croissance de la Chine ne devrait pas tomber. L’important est de parvenir à stopper la tendance négative de ces dernières années, notamment en empêchant les prix de l’immobilier de continuer de reculer. En revanche, la Chine ne va pas parvenir à ramener le taux de croissance de son PIB à 6, 7 ou 8% par an, anticipe l’économiste. L’occasion aussi pour lui d’insister sur la force intacte des entreprises chinoises orientées vers les exportations.