Le problème à trois corps

Igor de Maack, Vitalépargne

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Les taux d’intérêt ont montré une certaine accalmie après les craintes de voir la Fed inverser son discours et son action. Mais, il semblerait que le coût de l’argent baissera notamment d’abord peut-être en Europe.

Dans cette trilogie futuriste de l’écrivain chinois Liu Cixin, l’espèce humaine est mise en danger par des menaces cosmiques qui la dépassent sur fond d’intrigues dans un monde scientifique censuré et en péril. Les marchés financiers sont, eux aussi, confrontés à une trinité qu’il leur faut à tout moment comprendre et décrypter pour pouvoir investir sereinement: la croissance, l’inflation, le coût de l’argent.

L’INSTANT MARCHÉ FINANCIER

Sur le premier point, le PIB mondial évolue sur une pente de 3% environ soit un volume suffisant pour que les entreprises globalisées et leurs sous-traitants puissent produire des profits (et ainsi alimenter la hausse des cours de bourse). Certes, les conflits engendrent des ruptures d’approvisionnement et une hausse des coûts de transport mais la saine gestion des entreprises leur a permis de les absorber.

Ainsi, les publications trimestrielles n’ont en général pas déçu et notamment celle du phare des valeurs technologiques dans le secteur des puces électroniques (Nvidia). Si on en croit également l’indice du climat des affaires, celui-ci s’affiche au niveau global à 52,4 contre 50,5 en avril 2024. Notons qu’il s’est d’ailleurs nettement redressé en Europe. Les niveaux d’inflation demeurent sous contrôle malgré des marchés du travail robustes et des hausses de revenus salariaux.

Les taux d’intérêt ont montré une certaine accalmie après les craintes de voir la Fed inverser son discours et son action (hausse de taux contre baisse des taux initialement prévue). Mais, il semblerait que le coût de l’argent baissera notamment d’abord peut-être en Europe. Cela devrait en théorie améliorer la distribution de crédit et la valorisation par actualisation des actifs financiers. Cet environnement plutôt bien fléché (avec de surcroît un euro/dollar stable autour de 1,08 depuis début 2023) plaît à la bourse. Les indices actions affichent tous des progressions entre 5% et 10% depuis le début de l’année avec le Nikkei 225 et le Nasdaq qui caracolent à plus de 15%.

Dans la perspective de l’été et des élections américaines, les portefeuilles déjà investis en actions ne prendront pas beaucoup plus de risque. Les événements futurs de volatilité devront être utilisés pour renforcer à terme des positions mais avec la performance de certains marchés et comportements, il est urgent d’être patient et de respecter et suivre sa stratégie d’investissement: actifs réels et rendement. Life is a Process, Timing is the Success.

Météo des marchés

La valeur du mois: LAURENT PERRIER

Si en 2023/2024 la croissance organique de 0,6% de la marque indépendante de champagne est décevante, sa décomposition reflète des enseignements: une baisse des volumes de 12,4% mais qui est compensée par un mix-prix de 13%. Le mix-prix au S2 ressort à 15,7% (vs 9,6% au S1 2023/24 et au S2 2022/23).

Elle traduit de meilleurs prix à l’international et une bonne évolution du mix-produit. La société demeure une cible à terme affichant un P/BV (Prix/Valeur des Fonds Propres) proche de 1x.

Le mot de la fin

La chrysalide du papillon Tircis possède la faculté d’analyser la température extérieure pour savoir à quel moment optimal elle doit éclore, un sens du timing que les investisseurs devraient toujours lui envier.

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