Tous les bateaux s'envolent

Igor de Maack, Vitalépargne

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Comme dans cette chanson de Michel Sardou où «tous les bateaux s’envolent», tous les prix de tous les actifs financiers se sont envolés en octobre-novembre derniers.
L’INSTANT MARCHÉ FINANCIER

Les actions, les obligations, l’or et même le bitcoin ont affiché des performances généreuses. Le CAC 40 enregistre une performance annuelle de presque 17% pendant que le Nasdaq, star des indices mondiaux, caracole à +44%. Les obligations d’État américaines ont vu leur taux de rendement passer de 5% à 3,8%. Ainsi, en quelques semaines, les portefeuilles obligataires (obligations souveraines et crédit) ont progressé de quelques pourcents tout en conservant un rendement embarqué toujours confortable. Les chanceux qui peuvent avoir des portefeuilles d’obligations en direct en profiteront.

Ce qui a caractérisé l’année 2023 en bourse est probablement la dispersion des performances de certains secteurs et valeurs (notamment les valeurs technologiques). 2024 pourrait d’ailleurs être une année de rééquilibrage entre les différentes thématiques boursières. Tant que les investisseurs envisagent un atterrissage économique en douceur et une baisse des taux d’intérêt de référence enclenchée par les banques centrales, l’univers d’investissement sera favorable. Ce sera particulièrement le cas pour ceux qui demeurent focalisés sur les niveaux de valorisation des actifs et privilégient les actifs les plus liquides.

Les niveaux de volatilité des actions (VIX à 12x) sont très bas ce qui laisse présager une remontée au cours de l’année (peut-être au cours du premier trimestre) mais c’est le fonctionnement normal des marchés financiers. Quand les banques centrales baisseront leurs taux, les liquidités à taux garanti seront moins rémunérées en 2024. Il faudra donc revenir sur les actifs risqués (actions et obligations d’entreprise) progressivement. Les plus téméraires et les plus avertis l’ont déjà un peu anticipé en 2023.

Si les conflits et les guerres n’ont pas encore altéré le chemin de croissance globale, il ne faut pas nier non plus ces difficultés géopolitiques et les blocages institutionnels dans les démocraties actuelles. D’ailleurs, une des manifestations de ces dysfonctionnements se reflète dans la hausse du prix du fret mondial (Baltic Dry Index) en raison des attaques des rebelles Houthis au Yémen, en mer Rouge. Néanmoins, la traversée de ces différentes «crises» permet aussi de constater que l’économie demeure robuste et que les agents économiques savent et doivent s’adapter.

Un proverbe slave dit: «j’ai essayé de faire au mieux, cela a été comme d’habitude». En 2024, les investisseurs essaieront de faire donc de leur mieux et il faudra comme d’habitude se débarrasser de ses fausses idées sur la trésorerie, sur les risques et sur l’économie mondiale pour parvenir à faire travailler son épargne… du mieux possible.

Météo des marchés

La valeur du mois: Vivendi

Depuis l’ère Messier, nulle autre société cotée en France n’aura été plus au centre des fantasmes du capitalisme financier français.

L’annonce récente de la scission du groupe en trois entités distinctes (Havas, Canal+ et entité financière dédiée à la culture) promet de belles perspectives boursières aux actionnaires de Vivendi qui ont déjà vu le cours de leur action remonter de ses plus bas (+25%).

Le mot de la fin

En ces temps de fête, il est traditionnel de manger du foie gras d’oie, un plat très ancien déjà fort apprécié des Égyptiens qui avaient remarqué que les oies se gavaient naturellement avant leur migration.

L’oie conserve aussi une valeur symbolique car au temps des Romains, les oies du Capitole ont alerté les gardes d’une incursion gauloise. Sans les oies, Rome aurait ainsi pu être gauloise…

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