Les banques centrales vont-elles nous poser un lapin?

Igor de Maack, Vitalépargne

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En 2023, les Chinois célébraient l’année du lapin. Tous les investisseurs espèrent qu’en 2024 les banques centrales ne les décevront pas.
L’INSTANT MARCHÉ FINANCIER

En effet, les marchés actions ont remonté à partir d’octobre 2023 sur la thématique de la baisse des taux longs (qui ont décroché par rapport à leur record) puis sur celle des taux courts orchestrée par les banques centrales. L’ordre naturel des choses, pour un banquier central, est de 
baisser violemment et rapidement les taux pour faire face à une crise, puis de les remonter graduellement. C’est tout l’inverse qui a été fait cette fois-ci. La Fed a ainsi monté ses taux de 525 points de base (contre +350 en moyenne) et cherche maintenant à les baisser. Quant à la BCE, elle a tellement durci sa politique monétaire qu’elle a déclenché un effondrement du crédit, une crise du logement et une atonie de la consommation combinée à un excès d’épargne (en raison des taux de rémunération des liquidités). En attendant cette décision, la macroéconomie risque donc de connaître un trou d’air sur le premier semestre (la zone euro frôle déjà la récession) et les marges des entreprises pourraient être plus contraintes. Mais il existe des forces puissantes qui soutiendront les économies et l’activité des entreprises. Ces dernières vont achever leur déstockage et devront à partir du second semestre reproduire et restocker.

Par ailleurs, le plan européen Green Deal déversera 400 milliards d’euros sur les trois prochaines années. Enfin, la baisse de l’inflation et les hausses de salaires vont redonner du pouvoir d’achat à un consommateur (notamment en Europe) qui a beaucoup trop épargné ces derniers mois. Le segment des small & mid caps européennes devrait bénéficier de ce momentum d’autant qu’il affiche une décote de 15% sur les indices des grandes capitalisations boursières et un retard de performance conséquent.

Si la croissance américaine étonne toujours par son dynamisme, la Chine est, elle, confrontée à un ralentissement et à une déflation provoquée notamment par une crise immobilière sans précédent. Ses  indices boursiers (Hong Kong compris)  sont malmenés et les investissements étrangers sont en chute libre alors qu’elle attirait, avant la reprise en main du pouvoir autoritaire, 15% des investissements industriels mondiaux. Cependant, il ne faut pas oublier qu’elle est devenue le premier exportateur automobile dépassant l’Allemagne et que son constructeur de véhicules électriques (BYD) a dépassé Tesla en termes de livraison de véhicules.

Lors du dernier opus d’Indiana Jones, Harrison Ford prononce cette phrase prophétique qui pourrait bien s’appliquer cette année aux investisseurs surtout sur les actions: «l’important n’est pas ce à quoi on croit mais à quel point on y croit».
 

Météo des marchés

La valeur du mois: FRANÇAISE DES JEUX (FDJ)

Le leader du jeu et des paris en France a annoncé le lancement d’une OPA sur son concurrent européen, Unibet (paris en ligne).

Cette acquisition, saluée en bourse par les investisseurs, lui permet de compléter son dispositif d’offre digitale par l’utilisation de ses cash-flow récurrents.

Le mot de la fin

Il y a aujourd’hui 15 milliards d’objets connectés et les spécialistes estiment qu’il y en aura 30 milliards en 2030: une aubaine pour les fabricants de micro-processeurs dont l’activité a été théorisée par le docteur Gordon E. Moore en 1965, lorsque celui-ci postulait sur une poursuite du doublement de la complexité des semi-conducteurs tous les ans à coût constant.

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