La technologie avant tout en Chine

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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La détente des prix du porc a sensiblement ralenti l’inflation totale de septembre, publiée à 1,7% contre 2,4% en août.

L’économie a progressé de 4,9% sur un an au troisième trimestre, moins que ne le prévoyaient nos estimations et celles du consensus, d’où la réduction de notre projection de croissance du PIB 2020 de 2,5% à 2,0%. Malgré cette reprise plus lente que prévu, les indicateurs mensuels d’activité dénotent une dynamique de l’économie chinoise intacte. En particulier, l’accélération des ventes de détail de septembre (+3,3% par rapport à l’année dernière), confirme une nette amélioration de la demande privée et la généralisation de la reprise de l’économie chinoise, qui fut d’abord inégalement répartie et tirée par le secteur industriel. La Chine a en outre donné un premier aperçu de son nouveau plan quinquennal. Les détails n’en seront dévoilés qu’au prochain Congrès national du peuple, au printemps, mais un de ses messages clés met résolument l’accent sur le progrès technologique. L’exigence d’autosuffisance dans ce domaine est notamment très élevée pour répondre aux menaces de restriction des importations étrangères, surtout américaines. Le pays devrait donc augmenter les investissements pour la recherche dans des domaines comme les semi-conducteurs et les biotechnologies. Sous Joe Biden, l’imposition unilatérale de droits de douane ne constituera plus l’unique outil de politique économique avec la Chine mais le pays va continuer de s’affirmer et les tensions avec les Etats-Unis ne devraient pas disparaître de sitôt.

La détente des prix du porc a sensiblement ralenti l’inflation totale de septembre, publiée à 1,7% contre 2,4% en août. Ce mouvement de cause à effet devrait se poursuivre. Entre-temps, malgré une modeste inflation sous-jacente de 0,5%, les prix des divertissements ont rebondi pour la première fois depuis mai, signe d’une reprise en cours dans le secteur tertiaire chinois.

Hausse de la demande extérieure au Japon

La récente flambée des nouveaux cas de coronavirus en Europe et les dynamiques régionales aux Etats-Unis, où l’on observe une forte corrélation entre les températures et les taux d’infection, suggèrent que le COVID-19 suivrait une évolution saisonnière qui touchera inévitablement le Japon cet hiver. L’accélération des contagions y a d’ailleurs commencé, notamment dans l’île la plus septentrionale, Hokkaido, ce qui menace la lente reprise en cours, surtout dans les services, mais ne devrait pas déclencher de mesures punitives sachant que le gouvernement a pu jusqu’ici compter sur la population pour réduire volontairement les interactions sociales. Le nouveau gouvernement de Yoshihide Suga continue d’accroître les dépenses publiques et vient d’annoncer encore un budget supplémentaire pour soutenir la reprise. La demande extérieure devrait aussi profiter à l’économie japonaise ces prochains mois puisque ses deux principaux partenaires commerciaux, la Chine et les Etats-Unis, connaissent un solide redressement. La composante Commandes à l’export de l’indice des directeurs d’achats du secteur manufacturier est ainsi passée en territoire expansionniste pour la première fois depuis deux ans. La production industrielle n’a cessé de remonter depuis mai, pour atteindre environ 92% du niveau d’avant la crise en septembre, grâce à la nette remontée d’un secteur automobile qui avait particulièrement souffert de la crise du Covid-19.

En octobre, l’inflation totale annuelle est tombée en dessous de zéro pour la première fois en quatre ans, à -0,3%, suite à la disparition des effets de base positifs liés au relèvement de la taxe sur la consommation de l’an dernier. Comme cette hausse n’a été répercutée que progressivement sur les prix à la consommation, l’inflation devrait reculer encore, jusqu’à -0,8% en janvier.

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