Japon: une marche arrière bénéfique pour les marchés

Kelly Chia, Julius Baer

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Le premier ministre Ishiba est revenu sur les taux d'intérêt, la relance budgétaire et les hausses d'impôts. Cela a amené à une baisse du yen et un redressement des actions.

©Keystone

 

Le Japon semble avoir retrouvé ses marques, du moins pour le moment. Le résultat des élections générales du 27 octobre influencera certainement le marché boursier japonais à court terme.

Après une période où le marché boursier a été affecté par l'appréciation de la devise, les récents développements du nouveau premier ministre japonais ont en effet changé les perspectives du marché. Le premier ministre Ishiba a essentiellement fait marche arrière sur trois points clés sur lesquels les investisseurs se concentraient. Il est désormais favorable au maintien de taux bas (alors qu'il était auparavant en faveur d'une hausse). Il a par ailleurs annoncé son intention de mettre en place un plan de relance budgétaire (alors qu'il préconisait auparavant une certaine forme d'austérité). Enfin, il revient sur l'idée d'une hausse des impôts.

La plupart des investisseurs s'attendent désormais à ce que les entreprises japonaises améliorent leur rentabilité et le rendement pour les actionnaires.

Il s'agit pratiquement de la même stratégie que celle adoptée par le précédent premier ministre, M. Kishida, après son entrée en fonction. L'une des principales raisons est que les premiers sondages d'opinion réalisés par le Nikkei ont montré que le premier ministre Ishiba avait le score le plus bas de tous les premiers ministres japonais depuis 2000. Pour mémoire, le Japon a eu 11 premiers ministres depuis 2000.

Les investisseurs doivent aujourd’hui garder en tête quelques points. Tout d'abord, la dépréciation du yen est essentielle à la poursuite de la performance des actions japonaises, qui dépend généralement de l'écart de rendement entre les États-Unis et le Japon, lequel est généralement dicté par l'évolution des taux d'intérêt de l'une ou l'autre des deux banques centrales. Deuxièmement, les investisseurs étrangers doivent revenir sur le marché boursier afin qu'il progresse. Troisièmement, nous pensons que les réformes des entreprises deviennent un soutien au marché boursier plutôt qu'un catalyseur.

La plupart des investisseurs s'attendent désormais à ce que les entreprises japonaises améliorent leur rentabilité et le rendement pour les actionnaires. Cela aidera marginalement le cours des actions, mais si les réformes des entreprises ne sont pas suivies d'effet, les actions risquent de déraper de manière substantielle.

Enfin, l'interaction entre le Japon, la Chine et l'Inde est de nouveau à l'ordre du jour, car la Chine est à nouveau en jeu. Après l'avoir ignorée durant quelques années, les investisseurs considèrent (de nouveau) la Chine comme une source d'investissement. Si les actions chinoises poursuivent leur trajectoire ascendante, nous nous attendons à ce que le marché japonais soit un peu plus calme, car les capitaux sont réaffectés à la poursuite du rallye.

En résumé, le retour en arrière du premier ministre Ishiba a contribué à atténuer les craintes des investisseurs. Durant les semaines à venir, la dynamique du marché dépendra également de l'issue des élections générales du 27 octobre.

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