Le risque d’abandon de l’épargne retraite, c’est-à-dire la tendance des investisseurs à arrêter les contributions ou à retirer des fonds pendant les périodes de crises du marché, est une difficulté comportementale majeure pour la planification financière à long terme. La récente crise de volatilité du marché n’a fait qu’amplifier ce risque, car une incertitude accrue et une nette baisse ont ébranlé la confiance des investisseurs, ce qui pourrait les inciter à apporter des changements prématurés à leurs plans à long terme. Pour obtenir une bonne épargne retraite, il peut être déterminant de reconnaître les facteurs structurels et comportementaux du risque d’abandon et de mettre en œuvre des stratégies pour aider les retraités à rester sur la bonne voie.
L’épargne retraite est un objectif financier essentiel, d’autant plus que les gens vivent plus longtemps et font face à des contextes économiques de plus en plus complexes. La création d’un portefeuille de retraite résilient nécessite non seulement des choix d’investissement judicieux mais également la discipline de rester investi au fil du temps. Pourtant, une difficulté comportementale majeure, appelée «risque d’abandon», peut saper même les plans de retraite les mieux établis, mettant en péril la sécurité financière à long terme.
Le risque d’abandon est la probabilité que les individus arrêtent leurs contributions versées sur leurs comptes de retraite ou retirent prématurément des fonds, en particulier dans des conditions de marché volatiles. Des travaux de recherche montrent que les investisseurs plus jeunes ont généralement une tolérance au risque plus élevée, tandis que les investisseurs plus âgés ont tendance à devenir plus conservateurs et plus susceptibles d’abandonner leurs plans pendant les ralentissements du marché.
Notamment, les investisseurs plus jeunes, âgés de 25 à 50 ans, ont non seulement plus de temps pour se remettre des ralentissements du marché, mais sont également statistiquement plus confiants face au risque de marché. Nos travaux de recherche indiquent que cette tranche d’âge attend généralement une baisse de 25,9% avant d’effectuer des ajustements de portefeuille. En revanche, les investisseurs qui approchent de la retraite opèrent un ajustement souvent à un niveau de baisse de 14%, tandis que les retraités réagissent encore plus tôt, à seulement 9,0%. L’abandon d’un portefeuille peut avoir un impact grave sur l’épargne retraite, réduisant considérablement les rendements des investissements : même une brève pause de seulement six mois après une baisse de 14% du marché dans un portefeuille équilibré à 60/40 peut être préjudiciable.
Ne pas traiter ce risque peut avoir des implications durables, entraînant des décisions d’investissement mal programmées, le ratage de reprises du marché et, en fin de compte, un risque plus élevé d’insuffisance financière pendant la retraite.
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