Le résultat initial du premier tour des élections françaises était conforme aux sondages. Dans l'ensemble, l'idée que l'ennemi de mon ennemi est mon ami semble se confirmer et le sentiment d'opposition à l'extrême droite l'emporte parmi les autres partis. En revanche, certains centristes ne veulent pas pousser leurs partisans vers l'extrême gauche.
La droite a adopté une approche plus centriste des questions fiscales au cours de ce cycle électoral. Le Rassemblement national (RN) a baissé le ton sur plusieurs positions fiscales et monétaires extrêmes, car il a besoin de partenaires pour former un gouvernement viable. Il souhaite également montrer l'exemple afin d'être considéré comme un parti légitime pour les élections présidentielles de 2027. S'il reste moins extrémiste sur le plan fiscal une fois au pouvoir, les écarts peuvent se resserrer. Le RN peut offrir à ses électeurs quelques victoires en se concentrant sur l'immigration plutôt que sur des changements économiques majeurs. Le principal repoussoir sera la politique verte et fiscale de l'UE: moins de réglementation verte attire la gauche et la droite. La restriction budgétaire de 3% de la zone euro sera probablement ignorée, mais nous ne prévoyons pas une explosion complète du budget, car le chaos ne serait pas bon pour le RN lors des élections de 2027.
À plus long terme, quelle que soit l'issue du second tour, la tendance du RN à améliorer ses performances à chaque cycle électoral signifie qu'à un moment donné, le parti pourrait être en mesure de prendre le contrôle total du gouvernement. À ce moment-là, on ne sait pas si les politiques les plus extrêmes, telles que la nationalisation de certaines industries, referont surface. Cette crainte peut peser sur certains secteurs même après cette élection, même si elle n'interviendra pas avant quelques années.
Il est intéressant de noter qu'un parlement sans majorité peut être considéré comme une mauvaise chose en France, où les partis ont tendance à contrôler à la fois la présidence et le parlement, ce qui permet aux gouvernements de faire avancer les réformes. En revanche, si les choses restent en l'état parce que le parlement ne peut rien faire, la situation pourrait être positive. Le statu quo économique en France n'est pas mauvais. Dans de nombreux pays, le blocage est souvent une bonne chose.
Dans l'ensemble, il est trop tôt pour répondre à la plupart des questions soulevées par ces élections, car nous devons attendre de voir les différentes coalitions formées et ce qu'elles représenteront.