COVID-19: les banques centrales … et les Etats à la rescousse!

Wilfrid Galand, Montpensier Finance

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Malgré les regrettables poussées d’isolationnisme, il semble bien que des actions monétaires et fiscales simultanées se mettent en place.

Christine Lagarde a déçu. Jérôme Powell aussi avant elle. Les marchés sont de plus en plus difficiles à satisfaire. Ils attendent toujours plus des banques centrales. Toujours plus de taux bas, toujours plus de liquidités, toujours plus de créativité surtout face à la crise du Coronavirus qui menace de frapper de tétanie l’économie et la finance mondiales. 

Pourtant, à y regarder de plus près, les grands argentiers n’ont pas lésiné sur les moyens.  La Fed d’abord. Non seulement elle a réduit ses taux de 50 points de base dès le 3 mars, mais elle a injecté le 12 mars pas moins de 1’500 milliards de dollars dans le marché monétaire américain pour alléger les tensions sur le financement en dollars de l’économie mondiale.

La BCE n’est pas en reste. Les mesures annoncées le 12 mars sont tout sauf anecdotiques: baisse du coût de la liquidité accordée aux banques au travers des mécanismes de refinancement  dits de TLTRO, à -0,75%, réduction des contraintes en capital des institutions financières de la zone euro pour limiter la dégradation des bilans, et ciblage des opérations d’achat de dette vers les entreprises privées pour éviter fragilisation des circuits de crédits.

En parallèle, d’autres institutions monétaires sont entrées dans la danse: la Banque d’Angleterre a abaissé ses taux de référence de 50 points de base, la Norvège a suivi, tandis que la Banque centrale d’Australie injectait le 13 mars au matin l’équivalent de plus de 5 milliards de dollars dans son système financier.

Et les Etats ont rejoint le mouvement. Après les annonces d’un plan de relance massif en Chine, les Etats-Unis envisagent maintenant des baisses de charges ou le report des échéances des crédits étudiants tandis que Mario Centeno, le ministre des Finances du Portugal et chef de l’Eurogroup, confirmait jeudi 12 mars que l’Union européenne était prête à dégager des ressources «largement supérieures» aux 27 milliards d’euros déjà annoncés. Cerise sur le gâteau fiscal, vendredi 13 mars, Valdis Dombrovskis confirmait que l’Union Européenne était disposée à suspendre les contraintes budgétaires qui lient ses membres

Malgré les regrettables poussées d‘isolationnisme ici et là, et faute, à ce stade, d’une instance internationale «pilote», en charge de coordonner une réponse globale à la crise, à l’image du G20 en 2008, il semble donc bien que des actions monétaires et fiscales simultanées, visant les mêmes objectifs de stabilisation économique, se mettent en place pour faire face à la menace du COVID-19. C’est une vraie lueur d’espoir en ces temps troublés. Il faut la saluer.

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