Covid-19 et investissements thématiques: changement de cap?

François Savary, Prime Partners

2 minutes de lecture

L'année 2020 nous aura appris qu’il était plus sage de prendre du recul dans un contexte de «fin de monde» excessif.

Depuis plusieurs années, l’investissement thématique a pris davantage d’importance dans la gestion d’une exposition actions, tout au moins pour ceux qui croyaient, comme nous, aux vertus de cette approche dans le monde pré-covid.

La survenance de l’épidémie de la covid-19 a constitué un choc multiforme pour l’investisseur, qui a induit qu’il se repose (également) la question de l’utilité d’une poche thématique dans un portefeuille.

Rappelez-vous les mois de mars-avril, alors que nous naviguions à vue! Les déclarations sur un changement «radical» de circonstances pour l’économie mondiale abondaient dans tous les sens. Qui dit émergence d’un monde différent, dit nécessairement qu’il faut se poser la question de la validité de son approche et, de façon plus spécifique, celle de savoir si une approche thématique faisait encore sens d’une part et, le cas échéant, si les thèmes présents dans son portefeuille demeuraient d’actualité de l’autre.

Le comportement des marchés boursiers au cours des derniers mois
donne des informations qu’il ne faut surtout pas négliger.

Plus globalement, ces interrogations s’inscrivaient dans une démarche de réappréciation aussi large que possible de sa stratégie de placement, articulée sur 3 axes:

  1. la chute massive des actifs risqués était-elle durable?
  2. le paysage économique et politique mondial serait-t-il radicalement modifié par la crise sanitaire?
  3. last but not least, que faire d’une exposition thématique?

Tout cela pour dire que la question de la validité des options thématiques arrivait en fin de course dans l’arbre des décisions relatives au choix de son allocation en actions. Ce qui ne veut pas dire que cette interrogation était sans importance, au contraire.

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur la capacité de la pandémie à produire un «changement radical» pour l’économie mondiale mais on commence tout de même à voir des lignes se dessiner.

En effet, il nous semble que le comportement des marchés boursiers au cours des derniers mois donne des informations qu’il ne faut surtout pas négliger.

Le «rallye des vaccins» de novembre, qui a accentué le report des investisseurs vers la vieille économie, est un développement important. En effet, il a démontré que les investisseurs étaient en mesure de considérer qu’une forme de retour à la normale - par opposition aux théories du changement radical - était possible à moyen terme. Toutefois, la remarquable performance des indices actions en novembre n’a pas surgi instantanément des annonces des groupes pharmaceutiques; ces dernières ont simplement permis à ceux qui tentaient de faire valoir qu’une normalisation de la situation était possible de prendre le dessus sur les partisans du «stay at home» durable!

La covid-19 est un événement porteur de conséquences
structurelles pour l’économie mondiale.

Dans un environnement où le consensus de marché est désormais largement acquis à la cause d’une reprise pérenne de la conjoncture mondiale à horizon 12 et 24 mois, cela revient à dire que les conditions qui justifiaient il y a un an de porter une attention particulière à l’approche thématique dans la gestion de son exposition en actions devraient aussi faire partie de l’horizon financier des prochaines années.

Vous l’aurez compris, nous apprécions les évolutions récentes sur les marchés et les attentes du consensus avec d’autant plus de satisfaction que nous avions établi assez tôt dans la crise que le scénario de normalisation ne devait pas être écarté de manière aussi évidente que certains voulaient bien le croire. Dès lors, nous avons non seulement conservé notre orientation thématique dans la gestion de notre exposition sur les actifs risqués, mais nous l’avons renforcée tant sur des thèmes existant que sur de nouveaux! En effet, la covid-19 est un événement porteur de conséquences structurelles pour l’économie mondiale.

Alors que la vaccination commence dans certains pays et que les espoirs augmentent de mettre derrière nous la pandémie au cours des prochains trimestres, nous avons maintenu le cap d’une approche thématique dans la gestion de notre exposition en actions.

Sur ce plan comme sur d’autres, 2020 nous aura appris qu’il était plus sage de prendre du recul dans un contexte de «fin de monde» excessif, plutôt que faire (un peu rapidement) table rase de ce qui semblait «raisonnable» quelques mois seulement avant l’émergence de la covid-19!   

A lire aussi...