Malgré un contexte plus favorable suite à la baisse de l'inflation et des taux d'intérêt ainsi qu’une hausse des marchés, le secteur du capital-investissement est resté modéré en 2024. Investissements et réalisations ont chuté pour la quatrième année consécutive, tandis que la baisse des volumes de collecte de fonds n'a été soutenue que par un nombre relativement faible de fonds à très forte capitalisation.
Le marché secondaire, en revanche, a connu une très bonne année, avec une forte croissance des volumes de transactions soutenu par une demande croissante des investisseurs. Les fonds ouverts « evergreen », qui permettent aux investisseurs d'effectuer des rachats au moment de leur choix, constituent un autre domaine de croissance : une tendance motivée par la demande croissante d'exposition au capital-investissement de la part d'un plus grand nombre d'investisseurs et peut-être par la promesse d'un meilleur contrôle de la liquidité.
Pour ce qui est de l'avenir, 2025 réunit tous les ingrédients nécessaires pour une meilleure année : les valorisations restent nettement inférieures à celles des marchés publics, les conditions de crédit se sont améliorées et des opportunités d'investissement convaincantes se présentent dans de nombreux secteurs. Où les investisseurs doivent-ils se concentrer ?
Le marché des fonds secondaires continue de croître, les investisseurs le faisant passer d'une allocation satellite à une allocation de base. Historiquement, les investisseurs ont maintenu une allocation de 2 % à 10 % aux fonds secondaires dans le cadre de leur exposition globale au capital-investissement afin de bénéficier de l'atténuation de la courbe en J, de la diversification et des cycles de trésorerie plus courts qui ont traditionnellement été la marque des fonds secondaires. Maintenant que les opérations menées par les GP se sont fermement imposées comme un élément clé de la gamme, le profil général des sociétés secondaires a changé. Aujourd'hui, les seconds apportent également des TVPI et des TRI comparables à ceux des fonds de rachat, des multiples élevés de cash-on-cash et des actifs de haute qualité (provenant des transactions « actifs de prestige » menées par les GP). Par conséquent, nous nous attendons à ce que de nombreux investisseurs commencent à augmenter leur allocation dans une fourchette de 10 % à 50 %, comme le montre l'augmentation des levées de fonds dans les fonds secondaires.
Les investisseurs commencent à se tourner vers l'Europe car l'Amérique du Nord devient trop chère. En 2024, 63 % de l'activité mondiale d'investissement s'est déroulée en Amérique du Nord, un record depuis dix ans. Cependant, la croissance future et l'amélioration des marges étant déjà intégrées dans les valorisations nord-américaines, les investisseurs se tourneront désormais vers l'Europe pour y trouver des opportunités d'investissement sous-évaluées.
Les lancements de fonds ouverts de capital-investissement vont se multiplier. Bien que de nombreuses grandes sociétés de capital-investissement aient déjà lancé leurs propres fonds ouverts, nous pensons qu'il ne s'agit là que d'une première étape. Le marché du détail et du patrimoine privé est énorme, représentant environ 50 % de l'ensemble des capitaux investis dans les actions publiques. Cependant, dans le domaine des actifs privés, les particuliers et les patrimoines privés ne représentent encore qu'environ 10 % du capital engagé. Les fonds ouverts, avec des tailles d'investissement minimales plus faibles, une exposition instantanée et une liquidité mensuelle ou trimestrielle, sont idéaux pour ces investisseurs. En outre, les investisseurs institutionnels ajoutent de plus en plus des fonds de ce type à leur offfre d'investissements, attirés par une liquidité plus prévisible - en particulier dans l'environnement actuel où les distributions sont rares.
Les principaux thèmes d'investissement pour 2025 seront l'efficacité gouvernementale, la transformation énergétique, la relocalisation et l'efficacité des soins de santé. Avec la réduction des budgets gouvernementaux et la suppression de ministères entiers, l'efficacité sera le mot d'ordre. Cela créera des opportunités dans le domaine des logiciels et des services basés sur la technologie. Dans le même temps, les énergies renouvelables sont devenues tellement moins chères comparé à la production d'électricité traditionnelle que l’offreénergétique évolue à une vitesse vertigineuse. Toutefois, cela crée une demande de technologies de réseaux d'infrastructures énergétiques intelligents et de services connexes.
Nous pensons également que, comme en 2024, la relocalisation restera un objectif clé pour de nombreuses entreprises, en particulier aux États-Unis. Enfin, les systèmes de santé étant à bout de souffle dans de nombreux pays, l'application de l'IA et d'autres solutions technologiques offrira de nombreuses opportunités d'investissement. Nous pensons qu'il y aura une augmentation notable du flux de transactions dans tous ces secteurs, en particulier sur le marché intermédiaire.
Bien que nous restions optimistes quant aux perspectives pour cette année, nous sommes prudents face aux divers risques politiques présents dans de nombreuses régions. Aux États-Unis, nous ne savons pas exactement quels effets les nouvelles politiques de la nouvelle administration auront sur les opportunités d'investissement, en particulier si l'inflation devait repartir à la hausse. De même en Europe, l'Allemagne et la France ont leurs propres problèmes politiques, tandis que la guerre en Ukraine se poursuit aux portes de l'Europe et accroît la pression sur les gouvernements pour qu'ils engagent davantage de liquidités dans les budgets de défense.
Quoi qu'il arrive, nous sommes convaincus que, si nous restons diligents et fidèles à nos convictions, nous continuerons à découvrir des opportunités attrayantes pour nos investisseurs. Nous sommes enthousiastes à l'idée d'entamer une nouvelle année de recherche des meilleures transactions et de réalisation de sorties attrayantes.