Allocation d'actifs: soyez prêts pour la rentrée!

Olivier Van Haute, DPAM

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Il serait temps de faire quelques réserves pour tirer parti des opportunités à venir.

Les vents restent favorables, mais on peut se demander si la flambée irrépressible des actifs à risque, vécue au premier semestre, va continuer. A court terme, la croissance économique au sein des marchés développés devrait rester supérieure à la moyenne, à mesure que le monde se remet du choc provoqué par la pandémie de COVID-19. La consommation restera saine et les investissements des entreprises augmenteront afin de répondre à la reprise de cette demande et d’atténuer les tensions dans les chaînes d'approvisionnement. Aux États-Unis, l’épargne excédentaire des ménages s’élevait encore à plus de 2’000 milliards de dollars à l’approche de l’été. Cette réserve est, en partie, progressivement dépensée, tirant la croissance vers le haut. De plus, les politiques monétaires des marchés développés restent très conciliantes. L'inflation augmente, principalement pour des raisons temporaires, mais les banques centrales ont également relevé les limites supérieures de leur fourchette d'objectifs d'inflation, diminuant ainsi l'urgence d'un redressement. Le contexte général reste donc positif pour les actifs à risque. 

Toutefois, le manque saisonnier de liquidité, les résultats du second trimestre et l’incertitude quant à la fin du programme d’achats obligataires de la banque centrale américaine génèrent une certaine volatilité. Dès lors, il semble approprié de prendre quelques bénéfices et parquer temporairement le produit de la vente dans des instruments liquides de court terme. Ce qui permet de disposer d’un budget pour tirer parti des épisodes de volatilité et cibler de nouvelles opportunités, notamment parmi les classes d'actifs dynamiques.

Le déploiement de la vaccination étant plus lent dans la zone euro, celle-ci recèle plus de potentiel que les Etats-Unis.

Dans notre allocation surpondérée en actions, une préférence est accordée à la zone euro plutôt qu'aux Etats-Unis pour des raisons de valorisation. Il convient de garder une solide exposition aux Etats-Unis, qui continueront de bénéficier d’une forte croissance, des programmes de soutien de Biden et d'une consommation saine. Cependant, le déploiement de la vaccination étant plus lent dans la zone euro, celle-ci recèle plus de potentiel, la reprise y étant encore à ses débuts. Les consommateurs locaux disposent encore de réserves d'épargne relativement élevées, tandis que le Fonds de relance européen de 750 milliards d'euros soutiendra la croissance au-delà de la phase de reprise. Les marchés d'actions de la zone euro sont également relativement moins chers et comprennent davantage de valeurs cycliques et de rendement. A noter que si Royaume-Uni est également bon marché, sa structure de marché est moins attrayante, et une certaine prudence s'impose quant à l'impact du Brexit. 

En matière d’actions, les valeurs de croissance de qualité qui bénéficient de facteurs structurels favorables continuent de susciter notre intérêt. Des thèmes tels que l'efficacité énergétique, le vieillissement démographique et l'automatisation ont toujours la cote, car ils disposent d'années de croissance devant eux. La reprise des valeurs de rendement devrait aussi connaître une deuxième phase de hausse au second semestre. Plusieurs actions du secteur de la santé deviennent de véritables opportunités, tandis que certaines petites capitalisations, valeurs cycliques et de réouverture présentent également des qualités.

Le crédit à haut rendement, en particulier la dette à court terme, est plus attrayant.

Concernant les titres à revenu fixe, les obligations souveraines sont sous-pondérées et la prudence est de mise en ce qui concerne la duration, en raison de la reprise économique, de l’inflation et des perspectives de resserrement. Elles ont toutefois un rôle défensif à jouer, et nous restons relativement positif sur la périphérie européenne au vu de la convergence des taux de la périphérie et des pays du cœur de l’Europe. En outre, la périphérie bénéficiera de manière disproportionnée du Fonds européen de relance économique. Dans l'ensemble, notre stratégie consiste à rechercher activement des opportunités améliorant le rendement, mais n'augmentant pas le risque de taux d'intérêt. Le crédit de qualité peut être une source utile de rendement stable par rapport aux obligations d’Etat, bien que les valorisations ne soient pas bon marché. Le crédit à haut rendement, en particulier la dette à court terme, est plus attrayant: les défaillances ne devraient pas augmenter de manière significative et les spreads sont attractifs dans cet environnement de faibles taux d'intérêt.

Quelques alternatives visant la diversification et la protection des portefeuilles contre une hausse de l'inflation nous semblent intéressantes. Nous surpondérons les actions des sociétés immobilières qui seront en mesure de faire face à une inflation plus élevée grâce à l’augmentation des loyers. Les matières premières dopées par la reprise - le cuivre, par exemple, et les sociétés qui y sont liées - constituent une autre option. La demande dépasse l'offre, non seulement en raison de la reprise, mais aussi à cause d'années de sous-investissement. En outre, le cuivre sera un matériau clé dans le développement de l'économie verte: turbines éoliennes, véhicules électriques et stations de recharge en sont très gourmands. En ce qui concerne les titres à revenu fixe, les obligations européennes indexées sur l’inflation, notamment de l'Italie, de l'Espagne et de la France, recèlent toujours de la valeur.

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