Turquie: la banque centrale maintient son taux directeur à 50%

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«Les indicateurs pour le troisième trimestre suggèrent que la demande intérieure continue de ralentir et que l’impact inflationniste diminue», mais l’institution reste «très attentive aux risques d’inflation», met-elle en garde.

La banque centrale turque a, sans surprise, maintenu mardi son taux directeur inchangé à 50% pour le cinquième mois consécutif, affirmant «rester très attentive» au ralentissement de l’inflation entamée ces derniers mois.

«Compte tenu des effets décalés du resserrement monétaire, le comité (de politique monétaire, ndlr) a décidé de maintenir le taux directeur inchangé», à 50%, a indiqué dans un communiqué la Banque centrale turque.

«Les indicateurs pour le troisième trimestre suggèrent que la demande intérieure continue de ralentir et que l’impact inflationniste diminue», mais l’institution reste «très attentive aux risques d’inflation», met-elle en garde.

La Banque centrale a relevé son taux directeur de 8,5 à 50% entre juin 2023 et mars 2024 pour tenter d’endiguer l’inflation, alimentée par la dévaluation de la livre turque.

Après être montée à des sommets, la flambée des prix commence à ralentir, mais reste encore loin de l’objectif fixée par la Banque centrale, qui vise 38% d’inflation sur un an à fin 2024.

En juillet, l’inflation a ainsi ralenti à 61,78% sur un an, soit une nette baisse de 10 points par rapport aux 71,6% en juin, selon les chiffres officiels de l’Institut statistique turc. Cependant, la hausse des prix à la consommation a, elle, accéléré sur un mois, s’inscrivant à 3,23% en juillet, contre 1,64% en juin.

«L’orientation monétaire stricte sera maintenue jusqu’à une baisse significative et durable de la tendance générale de l’inflation mensuelle, et jusqu’à ce que les attentes convergent vers la fourchette de prévision projetée», prévient la Banque centrale.

La flambée des prix est vue par les analystes comme la raison majeure de la débâcle du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan, lors d’élections locales fin mars.

Le chef de l’Etat turc s’est toujours montré hostile aux taux d’intérêt élevés, qu’il juge contraires à l’islam, mais l’accélération de l’inflation l’a contraint depuis sa réélection en mai 2023 à soutenir une politique monétaire plus orthodoxe.

Cette inflexion majeure a conduit l’agence de notation Moody’s à relever en juillet de deux crans la note de la Turquie, de B3 à B1, assortie d’une perspective positive.

L’agence de notation estime que «les premiers résultats» de cette politique sont désormais «visibles» et que «les pressions inflationnistes s’atténueront de manière significative au cours des prochains mois et jusqu’en 2025».

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