Le président du syndicat Adrian Wüthrich exige que la libéralisation du droit du travail soit stoppée et que les entreprises améliorent la possibilité de planifier les horaires de travail.
Les conditions de travail se sont détériorées, a dénoncé lundi Travail.Suisse. Les employés sont moins satisfaits de leurs revenus, craignent plus pour leur emploi et ressentent davantage le stress et les charges psycho-sociales sur leur lieu de travail.
On considère que de «bonnes conditions» de travail équivalent à un travail «porteur d’avenir», où la santé est protégée, la motivation maintenue et la sécurité garantie dans une bonne mesure, rappelle le syndicat en présentant son baromètre annuel des conditions de travail. Or, dans ces trois dimensions, les valeurs obtenues sont moins bonnes qu’au cours des dernières années, souligne-t-il.
Ainsi, 42,3% des employés se sentent souvent ou très souvent stressés. C’est 2,3 points de pourcentage de plus que l’an dernier. L’épuisement émotionnel touche quant à lui 13,2% des travailleurs.
«La pression exercée sur les travailleurs et travailleuses est toujours plus forte et les charges psycho-sociales (...) s’accroissent», a expliqué Gabriel Fischer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse. Malgré cela, «la politique n’est toujours pas parvenue à ordonner un monitorage régulier du stress». La dernière étude sur le sujet date de dix ans.
Le syndicat pointe également du doigt la flexibilisation du temps de travail. Ce phénomène «fait perdre aux travailleurs la maîtrise de leur temps de travail. Cela rend plus difficile la planification et empêche la conciliation» entre vie privée et vie professionnelle, souligne le responsable.
Dans ce contexte, le président du syndicat Adrian Wüthrich exige que la libéralisation du droit du travail soit stoppée et que les entreprises améliorent la possibilité de planifier les horaires de travail.
Dénonçant les pertes de salaires réels subies durant deux ans d’affilée par les employés, il rappelle aussi la revendication de Travail.Suisse d’une hausse générale des salaires de 2% pour 2020. Le baromètre met en effet en évidence une baisse de la satisfaction des employés. Aujourd’hui, un employé sur huit (12,4%) considère que son revenu n’est pas (ou plus) adéquat, contre 9,4% il y a trois ans.
Dans le même temps, l’évolution conjoncturelle et la transformation numérique renforcent la crainte des travailleurs pour leur emploi. La proportion de personnes se faisant du souci pour leur emploi a crû de 3,1 points, à 17,4%.
Mais, même dans ce contexte, une majorité des travailleurs ne se sentent pas ou pas assez soutenus par leur employeur en matière de formation continue. Selon le baromètre, un sondé sur trois n’a pas suivi de formation continue l’année passée. Un tiers l’explique par un trop faible soutien de l’employeur et un quart par des raisons financières ou liées au temps.