Surendettement: les dépôts de dossiers devraient augmenter de 3% en France cette année

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«Les effets positifs du recul de l’inflation, avec les gains de pouvoir d’achat associés, devraient contrebalancer des perspectives moins favorables sur le marché du travail», explique le gouverneur de la Banque de France.

Le nombre de dossiers de surendettement, en hausse de 3% sur un an en janvier et février, devrait suivre cette tendance toute l’année, a estimé lundi le gouverneur de la Banque de France.

«Sur les deux premiers mois de l’année 2025, la hausse du nombre de dépôts que nous avions observée l’an dernier a confirmé sa décélération, nous sommes à +3% par rapport au même premier bimestre de début 2024», a souligné François Villeroy de Galhau.

«Nous anticipons (...) une hausse limitée de cet ordre sur l’ensemble de l’année 2025», a-t-il continué, lors d’une conférence célébrant les dix ans de l’Observatoire de l’inclusion bancaire (OIB).

«Les effets positifs du recul de l’inflation, avec les gains de pouvoir d’achat associés, devraient contrebalancer des perspectives moins favorables sur le marché du travail», a complété M. Villeroy de Galhau.

Le surendettement a fortement augmenté en France l’an dernier, avec un total de 134’803 dossiers, soit 10,8% de plus qu’en 2023, conséquence d’un pouvoir d’achat toujours plus sous pression.

«La diffusion croissante de nouveaux produits, comme les mini-crédits ou les paiements fractionnés, fait peser des risques accrus sur certains publics fragiles, dont les plus jeunes», a alerté le gouverneur, se félicitant dans le même temps d’une évolution réglementaire plus contraignante en la matière.

Il a par ailleurs invité «tous les acteurs» du crédit à la «consultation systématique» du FICP, le fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers.

Et encouragé les banques à accepter la dématérialisation du droit au compte «d’ici la fin de cette année».

«J’espère que le volontariat nous évitera d’avoir recours à l’obligation», a menacé le gouverneur.

Le droit au compte permet à un particulier, en cas de refus d’un établissement bancaire ou d’absence de réponse après une demande d’ouverture de compte, de saisir la Banque de France et de se voir ouvrir gratuitement un compte de dépôt assorti de services bancaires de base dans un autre établissement.

Sil s’est «significativement réduit», le «problème des frais bancaires (...) n’a pas disparu», a par ailleurs déclaré M. Villeroy de Galhau.

La Banque de France estime que 4,3 millions de personnes sont en situation de fragilité financière.

A peine un quart des personnes éligibles souscrivent par exemple à l’offre spécifique à destination des populations en situation de fragilité financière (OCF), selon la même source.

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