La Banque centrale russe a nettement relevé vendredi ses prévisions d’inflation pour 2025, affirmant de ne voir aucun signe d’inversion de cette tendance alors que Moscou peine à juguler la hausse des prix.
Cette mauvaise nouvelle intervient au moment où les difficultés pour l’économie russe s’accumulent après trois ans de conflit en Ukraine et de sanctions occidentales.
Parmi les sujets d’inquiétude, les pénuries de main d’oeuvre persistantes, les prêts bancaires exorbitants, les risques croissants de faillites d’entreprises et une décélération de l’activité attendue en 2025.
Les prix devraient augmenter cette année de 7 à 8%, soit bien plus que les prévisions antérieures qui tablaient sur une hausse de 4,5 à 5%, a indiqué la banque centrale dans un communiqué.
Et ce, malgré la remontée récente du rouble face à l’euro et au dollar après la reprise des contacts entre les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump, qui ont fait naître l’espoir d’un dégel des relations russo-américaines.
La banque centrale a également maintenu son taux directeur à 21%, soit son plus haut niveau en vingt ans, malgré les plaintes croissantes des entreprises qui peinent à emprunter.
«Les pressions sur les prix restent importantes», a souligné lors d’une conférence de presse la gouverneure de l’institution, Elvira Nabioullina, avertissant que la hausse rapide des prix persisterait, malgré un «léger ralentissement» de l’inflation en janvier et février.
«Nous ne parlons pas encore d’un renversement de tendance», a-t-elle expliqué.
En Russie, l’inflation est notamment alimentée par l’explosion des dépenses militaires pour mener l’assaut en Ukraine, les effets des sanctions, et des salaires en hausse, conséquence des pénuries de main-d’oeuvre sur le marché du travail, les entreprises étant obligées de proposer des rémunérations attractives pour recruter.
En décembre, Vladimir Poutine avait décrit la hausse des prix comme «un signal préoccupant», un rare aveu de la part du chef du Kremlin qui vante la résistance de l’économie nationale face aux lourdes sanctions occidentales.