Roche décoiffe les attentes au premier trimestre 2020

AWP

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La croissance a été alimentée par la principale division Pharmaceuticals, dont les revenus ont progressé de 3% à 12,26 milliards. L'action a clôturé en nette hausse.

Le paquebot pharmaceutique Roche a enregistré sur les trois premiers mois de l’année une poussée de croissance de 2% - 7% à taux de changes constants (tcc) - pour engranger un chiffre d’affaires de 15,14 milliards de francs.

La direction reconduit ses projections pour l’ensemble de l’exercice, nonobstant la pandémie de coronavirus, tout comme sa politique expansive en matière de rémunération des actionnaires.

La croissance a été alimentée par la principale division Pharmaceuticals, dont les revenus ont progressé de 3% (+7% tcc) à 12,26 milliards de francs. Diagnostics a essuyé une légère contraction de 1% en francs (+5% tcc) à 2,88 milliards.

Les recettes générées par les traitements récemment lancés ont ainsi plus que compensé l’érosion des revenus attribuable à la concurrence croissante des répliques biosimilaires des principaux moteurs de vente, sur l’incontournable marché aux Etats-Unis notamment.

Attentes comblées

La performance s’inscrit dans le haut des projections émises par les analystes du consensus AWP, qui articulaient en moyenne des recettes totales de 14,87 milliards de francs, dont 11,99 milliards dans les médicaments et 2,87 milliards dans les outils de diagnostic.

Les contributions des anticancéreux établis de longue date n’en ont pas moins poursuivi sur le chemin de la cave. La contribution de l’Avastin a fondu de 13% à 1,50 milliard de francs, celle du Mabthera/Rituxan de 15% à 1,39 milliard et celle de l’Herceptin de 24% à 1,21 milliard.

L’Ocrevus (+38% à 1,11 milliard) contre la sclérose en plaques et le Perjeta (+22% à 1,01 milliard) contre le cancer du sein ont par contre assuré dès le premier partiel leur statut de moteurs de vente (plus de 1 milliard de recettes annuelles)

Les ventes du Tecentriq (cancers du poumon, de la vessie et du sein) ont été presque doublées à 644 millions de francs et celle de l’Hemlibra contre l’hémophilie A ont été multipliée par près de deux et demi à 521 millions.

L’unité Diagnostics de son côté a enregistré une explosion de la demande pour les tests d’urgence et de dépistage du Covid-19, alors que celle pour des tests de routine s’est affaissée. Roche ambitionne de commercialiser dès le mois de mai un dispositif sérologique de détection des anticorps au Sars-Cov-2, responsable de la pandémie actuelle de pneumonie virale.

Confiant dans l’issue de ces procédures, Roche a déjà commencé à accélérer sa cadence de production et prévoit de pouvoir livrer jusqu’à près de 100 millions d’unités mensuellement dès le mois de juin.

Sur l’ensemble de l’exercice 2020, la multinationale ambitionne toujours de générer une croissance hors effets de changes de 1 à 5%, assortie d’une progression comparable du bénéfice de base par bon de jouissance. Les actionnaires peuvent compter sur un dividende en hausse.

Coup de projecteur sur Diagnostics

L’ampleur de l’érosion des recettes attribuable aux biosimilaires s’inscrit dans le cadre des attentes d’UBS comme de la direction de Roche, alors que l’essor des revenus des nouveaux produits dépasse les expectatives de la banque aux trois clés.

Vontobel de son côté note que la pandémie a un impact positif sur les ventes d’Actemra, testé contre les conséquences du Covid-19, ainsi que sur la subdivision Molecular Diagnostics, qui commercialise les tests de dépistage du Covid-19.

Le positionnement de Diagnostics sur le front de la lutte contre le coronavirus offre enfin à cette division la visibilité qu’elle mérite auprès des détenteurs de capitaux, souligne la Banque cantonale de Zurich.

A la clôture de la Bourse suisse, le bon de jouissance Roche s’appréciait de 2,7% à 344,65 francs dans un SMI en hausse de 0,87%.

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