Règles budgétaires: la zone euro met en garde Rome

AWP

1 minute de lecture

Les ministres des Finances de la zone euro craignent que le gouvernement de Giuseppe Conte n’accroisse son déficit.

Les ministres de la zone euro ont mis en garde l’Italie vendredi contre toute violation des règles budgétaires de l’UE, craignant que le gouvernement populiste italien n’accroisse son déficit.

L’Italie est devenue un sujet de préoccupation majeur pour les ministres des Finances des pays ayant adopté la monnaie unique, réunis vendredi et samedi à Vienne, leur première rencontre depuis que la Grèce a officiellement mis fin à son programme de sauvetage en août.

La dette de Rome s’élève actuellement à 132% de son produit intérieur brut (PIB), le deuxième taux le plus élevé de la zone euro après celui de la Grèce.

Les promesses électorales du gouvernement italien de coalition, qui réunit la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (antisystème), impliquent une possible augmentation des dépenses, qui pourrait peser sur le déficit budgétaire.

«J’attends et j’espère, que l’Italie présentera dans les prochains jours une proposition appropriée et raisonnable de budget 2019», a déclaré Hartwig Löger, le ministre autrichien des Finances, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.

«Si l’Italie devait (...) présenter une autre proposition, je suppose que l’Union européenne apporterait une réponse appropriée», a-t-il souligné.

Les pays de la zone euro ont jusqu’au 15 octobre pour envoyer leur projet de budget à la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE.

Celle-ci a la droit de rejeter un budget qu’elle estimerait non conforme aux règles européennes, une possibilité encore jamais utilisée.

Interrogé sur l’Italie, le ministre allemand des Finances Olaf Scholz a mis en garde : «Je continue de supposer que tout le monde adhère aux règles européennes.»

«L’austérité est une chose, l’absence de sérieux en est une autre», a pour sa part déclaré Pierre Moscovici, commissaire européen chargé des Affaires économiques, qui discutera du budget avec Rome.

«Je veux croire que le sérieux, le réalisme, le pragmatisme l’emporteront», a-t-il ajouté.

A Vienne, Pierre Moscovici doit s’entretenir avec le ministre italien des Finances Giovanni Tria, qui veut rassurer les marchés financiers sur la stabilité de l’Italie.

«Je dirai à la Commission ce que je leur dis toujours,» a déclaré M. Tria vendredi, sans autre précision.

«Le gouvernement a déjà annoncé à plusieurs reprises que la stabilité budgétaire sera respectée, et dans les prochaines semaines avec la loi de finances, ces intentions se traduiront en actions», avait récemment assuré M. Tria dans un entretien avec La Repubblica.

A lire aussi...