Le gouverneur de la Banque d'Italie appelle à la prudence

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Le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, estime que face à une crise, le pays sera «beaucoup plus vulnérable qu’il y a dix ans».

Le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, a appelé mardi le nouveau gouvernement italien à la «prudence», estimant que face à une crise, le pays sera «beaucoup plus vulnérable qu’il y a dix ans».

«En Italie, et dans l’Union européenne, doivent encore être complétées les réformes lancées pour réduire les fragilités mises en évidence par la crise financière mondiale», a-t-il affirmé lors de l’assemblée annuelle de l’Association bancaire italienne (Abi).

«En Italie, les réformes ont perdu de leur élan en raison des peurs sur les coûts, souvent immédiats, et les doutes sur les bénéfices qui mûrissent lentement et sur des temps relativement longs. Dans ces conditions, devant une nouvelle crise, nous serons aujourd’hui beaucoup plus vulnérables que nous l’étions il y a dix ans», a jugé M. Visco.

«Les tensions enregistrées récemment sur le marché financier italien montrent l’importance d’une orientation prudente et équilibrée de la politique économique», a-t-il ajouté. De mi-mai et à début juin, le spread, le très surveillé écart entre les taux italien et allemand à dix ans, a flambé en raison des craintes d’un creusement de la dette italienne en raison de la politique à venir du nouveau gouvernement formé du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et de la Ligue (extrême droite).

Tout en appelant à la construction d’une vraie Union bancaire en Europe, le gouverneur a adressé un message au nouvel exécutif.

«Les politiques de soutien à la demande doivent être dosées avec soin, en faisant attention à l’équilibre des comptes publics et à la nécessité de tenir sous contrôle le rapport dette/PIB», a martelé M. Visco.

«Il faut de la prudence et de la clairvoyance pour éviter des tensions ou de possibles crises, et pour ne pas laisser en héritage aux Italiens de demain une dette plus élevée et des revenus plus faibles», a-t-il ajouté.

Selon le gouverneur, la priorité doit être donnée à la poursuite du renforcement du système bancaire italien --en particulier les plus petits établissements-- et à la levée des «freins structurels à la croissance potentielle de l’économie».

Il a aussi plaidé pour des investissements publics, mais «à sélectionner et à mener avec la plus grande efficacité» et pour «une réforme fiscale large et équilibrée», un ensemble de mesures destinées à favoriser l’emploi et la croissance.