Le litige entre le cofondateur de Logitech et la société ne semble pas prêt de se résoudre. Daniel Borel, qui a récemment saisi la justice vaudoise pour faire intégrer une proposition de candidat alternatif à la présidence du conseil d’administration du groupe vaudois, conteste le nouveau document publié par l’entreprise en vue de son assemblée générale.
Si sa proposition a désormais été intégrée, M. Borel dénonce le fait que les votes éventuels pour son candidat seront considérés comme nuls.
«M. Gecht n’acceptera pas l’élection au poste de président du conseil d’administration lors de l’assemblée générale annuelle de 2024 et les votes sur cette proposition seront donc sans conséquence juridique», dit Logitech dans un document daté du 26 juillet et publié sur son site internet à l’attention de ses actionnaires.
La société basée à Lausanne ajoute que «le conseil d’administration a choisi à l’unanimité Wendy Becker comme candidate au poste de présidente du conseil d’administration». Et souligne que «M. Gecht ne deviendra pas président, quel que soit le nombre de voix exprimées en faveur de la proposition» de M. Borel, exhortant les actionnaires à rejeter celle-ci.
Pour Daniel Borel, en tenant ces propos, Logitech contrevient notamment à la loi suisse des sociétés, dit-il dans une lettre adressée aux membres du conseil d’administration et dont l’agence AWP a reçu une copie. Il leur demande de «reconsidérer l’exactitude et l’adéquation des informations qui ont été communiquées».
Crainte de représailles?
Si le cofondateur reconnaît que le candidat qu’il souhaite voir élu, Guy Gecht, a fait savoir qu’il n’accepterait pas le poste de président s’il était élu lors de l’assemblée générale du 4 septembre, ce refus n’a été exprimé selon lui que sur demande de Logitech, qui espérait ainsi éviter de se retrouver devant la justice.
M. Gecht était candidat à l’élection au poste de président cette année «jusqu’à ce que le conseil d’administration décide de laisser Mme Becker se présenter pour un mandat supplémentaire, avance-t-il. De plus, «il a confirmé au tribunal qu’il n’excluait pas de se présenter à l’élection du président à l’assemblée générale 2025».
Si ces informations avaient été données aux détenteurs de parts, «tout actionnaire raisonnable serait arrivé à la conclusion que l’indication de M. Gecht selon laquelle il n’accepterait pas d’être élu président n’a pas été faite librement, mais par crainte de représailles», soutient-il. Il estime que M. Gecht accepterait donc, «selon toute vraisemblance», son élection si elle survenait début septembre.
Contactée, Logitech a déclaré avoir inclus la proposition de Daniel Borel dans da déclaration de procuration «exactement telle que nous l’avons reçue». «Nous attendons avec impatience notre assemblée générale annuelle, un événement important où les actionnaires peuvent interagir avec l’entreprise et le conseil d’administration, et voter librement», a commenté un porte-parole.
Il y a une semaine, le Tribunal d’arrondissement de La Côte a interdit à Logitech de publier la convocation à l’assemblée générale sans la proposition de son cofondateur, très critique à l’égard de Wendy Becker.