Les cours du cacao ont progressé cette semaine, le marché réagissant à une production limitée en Afrique de l’Ouest, qui engendre des restrictions d’exportations en provenance des principaux pays producteurs, selon la presse financière.
«La disponibilité du cacao en provenance d’Afrique de l’Ouest reste très limitée», renforçant «les projections d’un nouveau déficit de production par rapport à la demande cette année», indique Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.
L’harmattan, un vent du nord-est qui charrie avec lui de la poussière du désert, dessèche en effet les plantations en Afrique de l’Ouest.
Dans le même temps, la demande reste forte de la part des exportateurs traditionnels, qui se retrouvent en concurrence avec «les usines locales qui broient le cacao pour en faire des produits de confiserie», et à qui est généralement réservée la récolte actuelle, dite «intermédiaire», détaille John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Selon des informations de la presse financière, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, aurait interdit l’achat et l’exportation de fèves de cacao pour le mois de juin, afin de conserver un stock suffisant pour les transformateurs locaux.
«Les inquiétudes d’un approvisionnement restreint» en fèves avaient originellement germé à la suite «de rapports faisant état d’arrivées réduites en Côte d’Ivoire et au Ghana», notait déjà M. Scoville, de Price Futures Group.
Vendredi, vers 15H45 GMT (17H45 à Paris), à Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 6767 livres sterling, contre 6485 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.
A New York, la tonne pour livraison en septembre valait dans le même temps 9610 dollars, contre 9163 dollars vendredi dernier.
L’or chatoie
L’or a repris des couleurs cette semaine, alors que les pressions inflationnistes s’affaiblissent aux Etats-Unis, entretenant l’espoir d’une baisse des taux d’intérêt.
En milieu de semaine, «les chiffres de l’inflation CPI», qui a ralenti en mai sur un an aux Etats-Unis, «ont encouragé les acheteurs de lingots», explique Han Tan, d’Exinity, dans une note destinée à l’AFP.
En signalant un refroidissement de l’économie américaine, tout comme d’autres données économiques récentes, cet indicateur atteste d’un environnement favorable à des baisses de taux de la Réserve fédérale (Fed).
Or des taux d’intérêts plus faibles affectent les rendements du billet vert et des obligations d’Etat, soutenant en retour des valeurs refuges concurrentes comme l’or, qui ne rapporte pas d’intérêts.
Mais le prix du métal jaune a ensuite subi un léger revers, poursuit l’analyste d’Exinity, lorsque «la Fed a révélé envisager moins de réductions de taux pour 2024» -- une seule au lieu de trois, comme initialement prévu en mars.
Un autre facteur haussier, les achats d’or par les banques centrales, a également perdu de sa force, alors que «la Chine, qui a acheté 225 tonnes d’or l’année dernière et était donc de loin le plus gros acheteur, n’a plus procédé à aucun achat en mai», rappelle Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.
En réaction à cette nouvelle, le cours du métal jaune avait d’ailleurs lourdement chuté vendredi dernier.
L’once d’or s’échangeait à 2327,59 dollars, contre 2293,78 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le nickel bien alimenté
Le nickel a vu son prix légèrement descendre cette semaine, sur un marché bien pourvu face à la demande, les cours des métaux étant largement retombés sur le London Metal Exchange (LME) après leurs récents pics.
Le cuivre plafonnait ainsi aux environs des 10’000 dollars la tonne, après avoir atteint un sommet en mai, 11’104,50 dollars.
Après avoir touché le mois dernier un plus haut depuis avril 2023, à 21’750 dollars la tonne, le prix du nickel s’est de son côté affaissé d’environ 20% depuis.
Si des pénuries sont envisageables à l’avenir, «le marché du nickel est pour l’instant encore bien approvisionné», indique Thu Lan Nguyen de Commerzbank.
En effet, «de nombreux pays producteurs ont augmenté leur capacité de production en prévision de l’essor attendu» des véhicules électriques, là où la demande reste encore «relativement modérée», précise l’analyste.
A l’heure actuelle, les trois premiers producteurs de nickel (Indonésie, Philippines et Nouvelle-Calédonie) représentent près de 70% de la production minière mondiale, l’Indonésie à elle seule en constituant déjà plus de 50%, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La société minière indonésienne PT Ceria Nugraha Indotama devrait obtenir le soutien du minier suisse Glencore Plc pour construire une usine destinée à produire du nickel pour des batteries de voitures électriques, rapporte Al Munro, courtier chez Marex, s’appuyant sur des informations de la presse financière.
Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 17’560 dollars vendredi, contre 18’031 dollars le vendredi précédent à la clôture.