Lindt & Sprüngli a poursuivi sa croissance au premier semestre. Etoffant ses revenus, à la faveur aussi de hausses de prix, le chocolatier zurichois a dégagé un bénéfice net de 218 millions de francs, supérieur aux 205 millions affichés à fin juin 2023. Les prévisions pour l’ensemble de l’année sont confirmées.

De janvier à fin juin, les revenus ont enregistré une croissance organique de 7% sur un an à 2,16 milliards de francs, a indiqué mardi Lindt & Sprüngli. Exprimée en francs, la progression du chiffre d’affaires a atteint 3,5%, reflet de la vigueur de la monnaie helvétique.

La croissance reflète notamment des augmentations de prix à un chiffre en moyenne, la hausse devant compenser les prix plus élevés du cacao, ainsi qu’une augmentation du volume/mix de +0,9%, a précisé l’entreprise établie à Kilchberg. Au printemps dernier, les cours des fèves de cacao ont plus que doublé en un an, mais les consommateurs n’ont pas freiné leur consommation, malgré des tarifs en hausse.

Le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) s’est pour sa part étoffé de 292,3 millions de francs, contre 255 millions à fin juin 2023, la marge correspondante passant en parallèle de 12,2% à 13,5%.

La hausse du bénéfice net s’explique aussi par un dédommagement obtenu aux Etats-Unis dans le cadre d’une querelle juridique. Selon les analystes, le conflit portait sur l’échec de la mise en oeuvre par la société GXO d’un système logiciel pour un nouveau centre de stockage dans l’ouest des États-Unis.

Lors d’une conférence téléphonique, le directeur général de Lindt & Sprüngli, Adalbert Lechner, n’a pas souhaité chiffrer le montant, les protagonistes de l’affaire ayant signé un accord de confidentialité. Selon le site internet du cabinet d’avocats Arnold & Porter, qui a représenté le groupe de Kilchberg, le dédommagement se monterait à environ 33 millions de dollars.

Mieux qu’attendu

La performance s’est révélée supérieure aux attentes des analystes, à tout le moins en matière de rentabilité alors que les ventes ont correspondu aux anticipations.

Toutes les régions ont présenté une progression des ventes, celles en Europe affichant une croissance organique de 9,3%, à 1,07 milliard de francs. Lindt & Sprüngli met notamment en exergue des embellies en France, en Grande-Bretagne, en Europe centrale et orientale. Les marchés italien, allemand et suisse ont eux continué de présenter une évolution des ventes solide.

La progression s’est révélée moins forte en Amérique du Nord, les ventes n’y gagnant que 3,9% à 794,6 millions de francs. le chocolatier de la rive gauche du lac de Zurich affirme cependant avoir étoffé sa part de marché ses revenus augmentant plus fortement que l’ensemble du marché.

Dans le reste du monde, plus petit marché de Lindt & Sprüngli, le chiffre d’affaires a connu la croissance organique la plus vive, soit 10,0%, à 293,2 millions de francs.

Optimisme de mise

Evoquant la suite de l’exercice, Lindt & Sprüngli se veut confiant dans sa capacité à atteindre ses objectifs pour l’année. Par rapport à l’année précédente, il s’attend à une augmentation organique du chiffre d’affaires de 6 à 8% et de la marge EBIT dans le haut de la fourchette de 20 à 40 points de base. Pour les années à venir, l’entreprise confirme sans changement ses objectifs à moyen et long terme d’une croissance du chiffre d’affaires de 6 à 8% avec une amélioration de la marge bénéficiaire opérationnelle de 20 à 40 points de base par an.

En parallèle à sa performance semestrielle, le chocolatier a annoncé le lancement à compter du 2 août prochain d’un nouveau programme de rachat d’actions d’un montant maximal de 500 millions de francs. Lindt & Sprüngli avait achevé en mars dernier, soit plus tôt que prévu initialement, une opération similaire pour un maximum de 1 milliard de francs lancée en 2022.

A la Bourse suisse, les investisseurs se sont cependant montrés hésitants. Vers 12h15, le bon de participation Lindt & Sprüngli se négociait à 11’060 francs, soit une progression de 0,9%, alors que le Swiss Leader Index ne prenait lui que 0,3%.