Le titre Barry Callebaut fondait jeudi matin à la Bourse suisse, sous l’effet de volumes de ventes quasiment plats sur les neuf premiers mois de l’année. Si le groupe a été en mesure de relever ses prix pour compenser l’envolée des coûts des matières premières agricoles, ces hausses ont agi comme un frein sur les consommateurs, ont estimé les analystes.

A la Bourse, l’action Barry Callebaut a chuté de 11,9% à 1408 francs, dans un SPI en progression de 0,77%

Entre septembre 2023 et mai 2024, les ventes du groupe zurichois ont atteint 7,3 milliards de francs, en hausse de 16,3% sur un an ou de 23,1% hors effets de changes. L’envolée des prix du cacao, reportée sur les clients, explique cette hausse.

Les volumes vendus ont quant à eux seulement augmenté de 0,4% à 1,71 million de tonnes, principalement portés par l’Europe de l’ouest alors qu’ils se sont contractés en Amérique du Nord.

Barry Callebaut «n’est actuellement pas en mesure d’atteindre la croissance habituelle au niveau des volumes», a constaté Daniel Bürki. Selon l’analyste de la Banque cantonale de Zurich, la faiblesse des volumes est le résultat de la pression inflationniste sur certains marchés, notamment en Amérique du Nord, qui pèse sur l’envie de consommer des clients finaux. Le groupe est certes parvenu à compenser l’envolée des tarifs de certaines matières agricoles comme les fèves de cacao par des hausses de prix, mais cela a affecté la demande, a souligné l’expert.

Le groupe fait également face aux conséquences de sa «lourde» restructuration, a ajouté Jean-Philippe Bertschy, analyste de Vontobel, dans un commentaire. Mais les chiffres soulignent que les clients de Barry Callebaut lui restent fidèles.