Le taux de chômage se contracte légèrement en février

AWP

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Dans la tranche 15 à 24 ans, le nombre d’inscrits aux ORP a reculé plus fortement que la moyenne nationale. La baisse est de 4,6%.

La détente annoncée par les économistes sur le marché du travail en Suisse a commencé modestement à se concrétiser en février. Le taux de chômage s’est contracté de 0,1% en comparaison mensuelle à 3,2%, selon les indications fournies jeudi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Ces statistiques sont publiées alors que les indicateurs de confiance économiques sont au beau fixe.

En rythme annuel, le chômage a reculé de 0,4%. La proportion de sans-emploi corrigée des effets saisonniers affiche un repli de 0,1 point par rapport à janvier 2018, à 2,9%.

Les statistiques sont plus ou moins conformes aux prévisions des économistes. Pour les chiffres désaisonnalisés, une majorité de spécialistes avait tablé sur un taux stable à 3,0%.

Pour Gero Jung, cette embellie sur le front de l’emploi s’inscrit dans un contexte favorable pour la Suisse. Le chef économiste de Mirabaud fait allusion à la publication récente des indices des directeurs d’achat des secteurs manufacturier et des services. «Ces sondages montrent une augmentation de la sous-composante sur l’emploi. Les entreprises veulent embaucher davantage», a-t-il indiqué à AWP.

La banque privée genevoise prévoit ainsi une stabilisation du chômage à un niveau actuel, voire une nouvelle baisse. Elle table sur un taux de chômage moyen pour l’année en cours de 2,9%, sur une base désaisonnalisée.

Les risques d’une péjoration à court terme sont peu nombreux, selon M. Jung. Ce dernier souligne qu’en février seules quatre professions ont connu une hausse du chômage en Suisse par rapport à l’année précédente.

ALU ET ACIER MOINS IMPORTANTS

L’éventualité d’une guerre commerciale initiée par les Etats-Unis n’aurait qu’un impact limité sur le marché de l’emploi helvétique. Le président américain Donald Trump a annoncé vouloir taxer plus sévèrement les importations d’acier et d’aluminium arrivant sur sol américain.

«Le secteur de la pharma et de la chimie représentent presque la moitié des exportations suisses. L’acier et l’aluminium sont également importants, mais dans une moindre mesure», relativise Gero Jung.

Dans le détail des statistiques, le nombre d’inscrits auprès des offices régionaux de placement (ORP) a atteint 143’930 personnes, en recul de 3,5% sur un mois.

Dans la tranche 15 à 24 ans, le nombre d’inscrits aux ORP a reculé plus fortement que la moyenne nationale. La baisse est de 4,6% à 15’791 personnes. Par rapport à février 2017, ce chiffre a chuté de 17,4%.

«La baisse du taux de chômage des jeunes à 2,9%, contre 3,5% il y a un an, nous a surpris. Il faut se rendre compte que dans la zone euro, cette proportion s’élève à 17,7%», rappelle le chef économiste de Mirabaud.

La contraction s’avère moins forte pour les seniors, dont le nombre de chômeurs a atteint 39’122, soit -2,1% sur un mois et -5,1% en rythme annuel.

NETTE AMÉLIORATION EN VALAIS

Une amélioration statistique est également constatée pour les demandeurs d’emplois, dont le nombre a reculé de 6,7% à 15’010 par rapport à janvier, ceci dans un contexte d’augmentation de postes vacants annoncés aux ORP.

En Suisse alémanique, le taux de chômage s’est fixé à 2,7%, avec des variations mensuelles et annuelles identiques aux chiffres nationaux. La Romandie et le Tessin présentent une proportion de sans-emploi de 4,4% en baisse de 0,2 point par rapport à janvier et de 0,4 point comparé à février 2017.

Le Valais a enregistré un recul spectaculaire du chômage de 0,6 point sur un mois, pour un taux de 4,1%. Fribourg et le Jura affichent -0,2 point à respectivement 3,1% et 4,4%.

Tous les autres cantons romands présentent des contractions conformes à la moyenne suisse. Neuchâtel et Genève demeurent en queue de classement avec des proportion de sans-emploi respectives de 5,5% et 5,2%. Le canton de Vaud est à 4,6%. Dans la région francophone du Jura bernois, le taux de chômage est resté stable à 3,7%.

Le Seco livre également les chiffres du chômage partiel pour le mois de décembre. Les réductions de l’horaire de travail ont concerné moins d’employés (-8,4% sur un mois), dont le nombre s’élevait à 1359 à la fin de l’année dernière.

Les entreprises ayant recours à ces mesures ont fondu d’un quart et la quantité d’heures de travail perdues d’un cinquième. En comparaison annuelle, les statistiques montrent des baisses encore plus importantes.

Les caisses de chômage ont indiqué pour leur part que 3443 personnes avaient épuisé leurs droits aux prestations de l’assurance-chômage courant décembre.

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