Le yen au plus bas depuis deux mois, la banque centrale temporise

AWP

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Vers 22h10, la devise nippone se reprenait face au billet vert, proche de l’équilibre (+0,02%) à 149,28 yens pour un dollar. Plus tôt, elle est descendue jusqu’à 149,58 yens.

Le yen s’est replié vendredi à son plus faible cours depuis deux mois et demi face au dollar, fragilisé par une série de déclarations de membres de la Banque du Japon (BoJ) qui voient un resserrement monétaire très étalé dans le temps.

Vers 21H10 GMT, la devise nippone se reprenait face au billet vert, proche de l’équilibre (+0,02%) à 149,28 yens pour un dollar. Plus tôt, elle est descendue jusqu’à 149,58 yens, non loin du seuil psychologique de 150 yens, qu’elle n’a plus fréquenté depuis mi-novembre.

Jeudi, l’un des deux gouverneurs adjoints de la BoJ, Shinichi Uchida, avait déclaré que même si l’institution en finissait avec son taux négatif, il restait «difficile d’imaginer» qu’elle continuerait ensuite à «augmenter rapidement ses taux».

Depuis 2016, le taux directeur de la Banque du Japon est de -0,1%.

«Quand bien même nous déciderions de sortir du taux négatif, les conditions financières accommodantes seront vraisemblablement maintenues», a confirmé vendredi le gouverneur de la BoJ, Kazuo Ueda, lors d’une audition parlementaire.

«Ils vont remonter leur taux en mars ou avril, mais seulement pour le ramener à zéro», anticipe Brad Bechtel, de Jefferies. «Et ensuite, cela va être très lent et méthodique, en fonction des données macroéconomiques.»

«Ils ne vont pas se presser, à moins que l’inflation ne commence à s’installer» à un niveau proche de l’objectif de la BoJ, soit 2% par an, selon l’analyste.

A l’inverse de la plupart des pays occidentaux, engagés dans une bataille contre l’inflation, le Japon veut voir les prix accélérer, pour sortir de décennies de déflation.

L’institution attend notamment les résultats des traditionnelles négociations salariales, qui se concluent ordinairement en mars.

La plus grande organisation syndicale du pays, Rengo, réclame une hausse d’au moins 5% des salaires, après avoir obtenu une augmentation moyenne de 3,5% en 2023.

Vendredi, dans un entretien à l’agence Reuters, la numéro deux du FMI, Gita Gopinath, a encouragé les autorités monétaires japonaises à prendre leur temps.

«Tant que la BoJ procède graduellement», son virage monétaire «ne devrait pas avoir d’effets majeurs sur le reste du monde», a déclaré la responsable.

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