Le chômage a retrouvé en juin le niveau d’avant-crise

AWP

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Au terme de la période sous revue, 131’821 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), ce qui représente un recul de 11’145 sans-emploi sur un mois (-7,8%).

La Suisse a connu en juin son cinquième mois d’affilée de baisse du taux de chômage, celui-ci s’étant replié sensiblement de 0,3 point de pourcentage à 2,8%. Cet indicateur n’avait pas été aussi bas depuis mars de l’an dernier, au moment où éclatait la pandémie de coronavirus.

Au terme de la période sous revue, 131’821 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), ce qui représente un recul de 11’145 sans-emploi sur un mois (-7,8%), selon les indications fournies jeudi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

En comparaison mensuelle, le taux de chômage s’est replié de 0,4 point. La contraction d’inscrits par rapport à juin 2020 atteint -12,3% ou -18’468 personnes, en chiffres absolus.

Les statistiques du chômage retrouvent ainsi un niveau d’avant-crise. La proportion de sans-emploi s’était fixée à 2,9% en mars 2020 avant de s’emballer et atteindre un pic pluriannuel de 3,7% en janvier dernier, puis entamer une rapide décrue, ininterrompue jusqu’ici. Il fallait remonter à avril 2010 et les conséquences de la crise financière de 2008-2009 pour retrouver un taux de chômage à 3,7%.

Corrigé des variations saisonnières (CVS), la proportion de sans-emploi s’est fixée en juin à 3,1%, en recul de 0,1 point sur un mois.

Les chiffres publiés par le Seco dépassent les prévisions des économistes interrogés par AWP, qui s’attendaient à un taux de chômage entre 2,9% et 3,0%. En revanche, les statistiques désaisonnalisées manquent la cible de 3,0% et 2,9%.

En rythme mensuel, le chômage des jeunes a régressé de 991 personnes, ce qui représente une baisse de 7,8% à 11’763 personnes. Du côté des seniors, le repli est moins important (-5,9%), pour un total de 40’433 personnes. Les statistiques des demandeurs d’emplois, qui étaient 226’637 à fin juin, suivent également une courbe descendante.

Les statisticiens fédéraux ont dénombré 60’717 places vacantes en juin, soit 5462 unités de plus qu’en mai. Sur ce total, 45’580 découlaient de l’obligation d’annonce instaurée en 2018. Depuis janvier 2020, les professions dont le taux de chômage dépasse les 5% sont soumises à cette disposition, contre un seuil de plus de 8% initialement.

«Remontada» du Valais

Dans la partie alémanique du pays, le taux de chômage s’est élevé à 2,5%, contre 3,7% pour la Suisse romande et le Tessin.

Malgré un recul mensuel de 0,3 point, Genève garde la proportion de sans-emploi la plus élevée de Suisse, à 4,9%. Le Jura (-0,2 point), Vaud et Neuchâtel (-0,3 point chacun) suivent avec respectivement 4,7%, 3,9% et 3,9%.

La baisse la plus spectaculaire - de 0,6 point - est imputable au Valais, qui affiche désormais un taux de 2,7%, en première position romande. Fribourg se classe deuxième avec 2,8% et un repli de 0,3 point. Dans la région francophone du Jura bernois, le chômage s’est contracté de 0,2 point à 4,0%.

Les cantons les plus peuplés que sont Zurich (2,9%) et Berne (2,2%) ont enregistré des baisses respectives de 0,2 et 0,3 point de pourcentage. Le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures reste le champion suisse, avec un taux de 0,8% (-0,1 point).

Le Seco livre également les chiffres de réduction de l’horaire de travail pour le mois d’avril. Le chômage partiel concernait en juin 304’284 personnes, en repli de 10,8% sur un mois et 3574 entreprises (-8,0%). Le nombre d’heures de travail perdues a atteint 6’126’247 unités (-22,6%).

En avril 2020, soit au début de la pandémie de Covid-19, les chiffres du chômage partiel s’étaient envolés, affectant 131’069 entreprises, touchant 1’077’041 personnes et entraînant la perte de 90’185’271 heures de travail. Une baisse considérable est constatée une année après.

Seules 28 personnes ont épuisé leurs droits aux prestations de l’assurance-chômage en avril dernier.

Dans son Baromètre de l’emploi, l’Union patronale suisse avertit néanmoins que la situation reste tendue sur le marché du travail, notamment dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, confronté qui plus est à une pénurie de personnel qualifié. La baisse du chômage partiel reste à relativiser, celle-ci s’accompagnant d’un nombre «élevé» de faillites, mais également des licenciements

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