La BNS gagne en confiance pour l’économie helvétique en 2021

AWP

1 minute de lecture

Le PIB helvétique devrait ainsi retrouver son niveau d’avant-crise dès la mi-parcours en 2021. Les capacités de production par contre risquent de demeurer sous-exploitées pendant encore un certain temps.

Sans retoquer d’un iota sa politique monétaire, la Banque nationale suisse (BNS) a relevé jeudi sa projection de croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2021 à environ 3,5%, contre 2,5% à 3,0% au dernier pointage en mars. La seconde vague pandémique a certes contrarié la reprise économique en Suisse comme dans de nombreux pays sur les trois premiers mois de l’année, mais ce repli est demeuré nettement moins marqué que durant la première vague au printemps 2020.

«Les indicateurs conjoncturels se sont sensiblement améliorés ces derniers temps. Pour le deuxième trimestre, on peut donc s’attendre en Suisse à une croissance du PIB soutenue et reposant sur une large assise», assure le président de la direction générale Thomas Jordan selon la transcription de son discours prononcé à Berne.

Le PIB helvétique devrait ainsi retrouver son niveau d’avant-crise dès la mi-parcours en 2021. Les capacités de production par contre risquent de demeurer sous-exploitées pendant encore un certain temps.

Ces perspectives pour la Suisse, comme celles pour le reste du monde, demeurent entachées d’incertitudes élevées du fait de la pandémie.

Le garant de la stabilité monétaire a par ailleurs retravaillé ses prévisions d’inflation pour l’année en cours et les deux suivantes.

Modeste accélération de l’inflation

Le renchérissement doit désormais atteindre 0,4% (0,2% en mars) sur l’exercice en cours, 0,6% (0,4%) en 2022 et 0,6% (0,5%) à nouveau en 2023, détaille le rapport trimestriel de stabilité monétaire. L’évolution prévue des prix est mue principalement par l’augmentation attendue dans les hydrocarbures et dans les services liés au tourisme, ainsi que des biens concernés par les déficiences observées dans les chaînes d’approvisionnement, explique Thomas Jordan.

«Dans certains pays, dont la Suisse ne fait pas partie, les anticipations d’inflation à long terme se sont accrues ces derniers mois», a noté l’économiste, soulignant que l’institution ne prévoyait pour sa part pas d’accélération marquée du phénomène à l’échelle mondiale sur le moyen terme.

Sur le plan monétaire, la BNS a maintenu à -0,75% le taux d’intérêt négatif appliqué aux avoirs à vue et a répété rester «disposée à intervenir au besoin sur le marché des changes» en tenant compte de l’ensemble des monnaies. Le niveau du franc en comparaison internationale demeure jugé «élevé».

Même le ton reste monocorde

Si la Réserve fédérale (Fed) aux Etats-Unis avait mercredi au moins modulé le ton de son discours, les observateurs anticipant un alignement de la BNS aujourd’hui auront été pris à contre-pied, illustre l’économiste en chef de VP Bank, Thomas Gitzel, dans un commentaire.

Sans s’attarder sur les nuances sémantiques, Philipp Burckhardt pour Lombard Odier juge peu surprenant que la BNS conserve sa ligne de conduite, à l’instar de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Fed ces derniers jours. L’analyste souligne aussi que si les prévisions de croissance ont pris l’ascenseur, le degré d’incertitude auxquelles elles sont conditionnées également.

Son confrère chez Bantléon, Jörg Angelé, souligne de son côté que la BNS est l’unique banque centrale au sein des pays développés à n’avoir presque rien entrepris en dehors de ses interventions sur le marché des devises pour atténuer l’impact économique des conséquences de la pandémie.

A lire aussi...