Experts en placement nettement plus optimistes pour l’économie suisse

Communiqué, Asset Management Association

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Son mix industriel attrayant, son faible endettement et sa compétitivité globalement forte plaident en faveur d’un renforcement de la Suisse à l’issue de la crise.

Au sein des entreprises d’Asset Management établies en Suisse, les experts en placement sont nettement plus optimistes qu’il y a six mois quant aux perspectives pour l’économie suisse. Une majorité d’entre eux est convaincue que, forte d’une position de départ solide et d’une structure industrielle attrayante, la Suisse sortira renforcée de la crise liée au coronavirus ou, au minimum, n’en sera pas durablement affectée. Les turbulences déclenchées par la crise sur les marchés financiers n’ont fait qu’accélérer la tendance favorable à l’investissement durable.

Economie et géopolitique

Le ralentissement de l’économie mondiale dû à la pandémie de coronavirus et aux mesures prises dans son sillage constitue toujours le risque principal pour l’économie suisse. Cependant, les perspectives conjoncturelles se sont nettement éclaircies. Près de 80% des experts interrogés considèrent qu’après le choc lié au coronavirus, la reprise économique est plus forte ou aussi forte que prévu. En outre, ils sont nombreux à penser qu’à long terme, la Suisse sortira gagnante de la crise. Son mix industriel attrayant, son faible endettement et sa compétitivité globalement forte plaident en faveur d’un renforcement de notre pays à l’issue de la crise. La majorité des experts interrogés a prédit à juste titre la victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines: à peine un quart d’entre eux a misé sur Donald Trump. Un peu plus de la moitié estime toutefois que la présidence Biden aura un effet négatif sur les marchés financiers.

Investissement durable

Aux yeux de la majorité des experts interrogés, les turbulences déclenchées sur les marchés financiers par la crise liée au coronavirus ont été un catalyseur pour l’investissement durable. Les entreprises gérées durablement se sont révélées en général plus stables que les autres, de sorte que les investisseurs dans ces entreprises ont bien mieux surmonté la crise que les détenteurs de placements non durables. Les afflux de fonds massifs vers l’investissement durable et les sorties de fonds concomitantes dans le segment non durable confirment cette analyse. D’ores et déjà, 62% des asset managers interrogés investissent plus d’un quart de leurs actifs sous gestion dans des placements durables. Cela représente une hausse d’environ dix points de pourcentage par rapport au printemps dernier. De plus, la part des asset managers qui investissent moins de 10% de leurs actifs sous gestion dans des placements durables enregistre une nouvelle fois un net recul.

Marchés financiers et allocation des actifs

Si l’étude réalisée au printemps dernier révélait une certaine retenue quant aux perspectives du marché suisse des actions, les experts interrogés sont à présent quasi unanimes: 80% d’entre eux tablent sur des rendements positifs au cours des douze prochains mois. Pratiquement aucun ne prévoit une nouvelle correction de grande ampleur. On observe pour la première fois une embellie notable sur le front des prévisions concernant la monnaie commune européenne: 42% des experts interrogés anticipent une appréciation de l’euro par rapport au franc suisse dans un délai d’un an – un état d’esprit positif sans précédent. A l’inverse, le dollar américain n’a plus du tout la faveur des experts. Le déficit budgétaire record et la forte baisse des taux d’intérêt à long terme aux Etats-Unis rendent la monnaie américaine peu attrayante. Bien que les marchés d’actions aient déjà nettement repris des couleurs, les actions, de même que les placements alternatifs, ont toujours le vent en poupe chez les investisseurs. Rares sont ceux en revanche qui prévoient d’étoffer leurs positions en obligations et en espèces.

Politique monétaire

La Banque nationale suisse (BNS) continue de bénéficier d’un large soutien de la part des experts interrogés: 84% d’entre eux approuvent la politique monétaire actuelle. Ce taux de satisfaction n’est toutefois plus aussi élevé qu’au printemps dernier. A ce moment-là, en plein effondrement des marchés financiers, personne en effet ne souhaitait que la BNS adopte une approche plus restrictive, alors qu’une minorité considère à présent que l’heure est venue d’une telle politique. Cela se manifeste aussi au niveau des anticipations de taux d’intérêt. Si, au printemps dernier, quasiment aucun des experts interrogés ne pensait que la BNS supprimerait les taux d’intérêt négatifs dans les trois ans à venir, près d’un sur trois estime à présent qu’elle le fera. Après la réaction ultra-expansive des Etats et des banques centrales face à la crise liée au coronavirus, les anticipations quant à l’inflation mondiale sont intéressantes à noter: un tiers des experts interrogés pense que le contexte de faible inflation, voire de déflation, va perdurer; un autre tiers considère que l’inflation «officielle», mesurée par rapport à un panier de biens et de services, va certes rester faible, mais que les prix des actifs vont rester sur une trajectoire haussière supérieure à la moyenne; quant au dernier tiers, il estime que les banques centrales parviendront à gérer l’inflation de telle sorte qu’elle se situe dans la fourchette souhaitée.

Perspectives pour le secteur de l’Asset Management

Les perspectives se sont nettement éclaircies pour le secteur de l’Asset Management. Si le camp des pessimistes faisait le plein il y a six mois, c’est à présent au tour de celui des optimistes. Parmi les experts interrogés, un sur trois table sur une hausse du chiffre d’affaires et/ou des marges et 51% anticipent une situation stable à cet égard. Sans doute ce revirement du sentiment est-il lié à la forte reprise observée sur les marchés financiers ainsi qu’au besoin accru de solutions d’épargne et de placement résultant de la crise. S’agissant de l’emploi dans le secteur de l’Asset Management, là encore, l’horizon s’est dégagé. Quasiment aucun des experts interrogés n’anticipe une réduction de personnel dans son entreprise au cours des douze prochains mois, alors qu’un sur trois table sur une augmentation des effectifs. Cet optimisme pourrait s’expliquer  notamment  par  le fait  que selon les experts interrogés, les placements gérés activement ont été plus performants pendant la crise que les produits passifs. Or si les placements gérés activement nécessitent des ressources accrues en termes de personnel, ils sont aussi plus rentables pour les prestataires

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