L’euro retombe face à une persistance du risque politique et une inflation ralentie

AWP

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Vers 12h50, la monnaie unique fondait de 0,22% face au billet vert, à 1,0716 dollar, et perdait 0,17% face à la livre, à 84,75 pence.

L’euro retombait mardi, cédant une partie des gains enregistrés la veille après le premier tour des législatives françaises, qui inquiètent toujours le marché, et également lesté par le ralentissement de la hausse des prix en zone euro.

Vers 10h50 GMT (12h50 HEC), la monnaie unique fondait de 0,22% face au billet vert, à 1,0716 dollar, et perdait 0,17% face à la livre, à 84,75 pence.

«Le rétablissement de l’euro et des actions françaises» face au «soulagement» post-premier tour des législatives en France «n’a pas duré longtemps», remarque Neil Wilson, de Finalto.

En amont de la publication de l’inflation, la monnaie unique redescendait déjà de ses gains de lundi. L’euro avait bénéficié de l’optimisme des marchés estimant que la probabilité que le Rassemblement national (RN) parvienne à la majorité absolue l’Assemblée nationale s’était atténuée.

Le programme politique du parti d’extrême droite est susceptible d’alourdir la dette publique, estiment les investisseurs.

La possibilité d’une majorité absolue du RN n’est cependant pas exclue, prévient M. Wilson.

Sans redouter «une crise de l’euro» ou «qu’un gouvernement RN fasse nécessairement s’effondrer» l’économie française «avec des dépenses massives», l’analyste constate «un degré élevé d’incertitude économique et politique».

A l’issue du second tour le 7 juillet, le président Emmanuel Macron pourrait ainsi entrer en cohabitation frontale avec le RN, ou bien composer avec un gouvernement minoritaire et technique, les deux scénarios les plus probables.

De leur côté, les autres partis s’efforcent d’empêcher le RN d’accéder au pouvoir.

A ce stade, selon les constatations de l’AFP, plus de 185 candidats se sont désistés sur plus de 300 triangulaires possibles à l’issue du premier tour. Parmi ceux-ci, figurent pour l’instant une majorité de représentants du Nouveau Front Populaire mais aussi plusieurs ministres.

L’inflation en zone euro est par ailleurs repartie légèrement à la baisse en juin, ralentissant comme prévu à 2,5% sur un an, après 2,6% en mai, grâce aux prix alimentaires et à l’énergie, selon des chiffres publiés mardi par Eurostat.

La hausse des prix à la consommation se rapproche ainsi de nouveau de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE).

Si l’institution monétaire abaisse ses taux en conséquence, la devise européenne verra ses rendements chuter, et perdra de son intérêt aux yeux des investisseurs.

«Le fait que l’inflation des services, qui est la plus sensible aux conditions économiques intérieures, soit restée élevée cette année», y compris en juin, «renforce les arguments en faveur de la prudence de la BCE», tempère cependant Jack Allen-Reynolds, analyste chez Capital Economics.

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