L’économie suisse a enregistré une croissance de 0,5% au deuxième trimestre en glissement séquentiel, soutenue par l’industrie chimique et pharmaceutique. L’évolution des autres branches s’est avérée variable, indique mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).
Le taux de croissance trimestriel moyen du produit intérieur brut (PIB) ressort ainsi légèrement supérieur à la moyenne, celle-ci étant de 0,4% depuis 1980, précise le Seco.
Outre l’»expansion vigoureuse» du secteur pharma et chimie (+8,4%), portée par les exportations, la croissance est venue également de la création de valeur dans l’industrie manufacturière (+2,6%), souligne le Seco, étayant ses premières estimations publiées mi-août.
Dans les autres branches industrielles, en revanche, la création de valeur a reculé, traduisant l’évolution atone observée dans d’autres pays européens.
De manière générale, le commerce extérieur a été déterminant dans la progression du PIB pendant la période sous revue, en particulier grâce aux exportations de marchandises qui ont connu une croissance soutenue (+6,9%). La progression a été plus modeste pour les exportations de services (+1,5%).
La demande intérieure finale, en revanche, a stagné, tout comme les importations de biens et services. Cela s’est traduit par une faible progression de la création de valeur dans le secteur des services.
Là encore, l’évolution a été très hétérogène selon les branches. L’hôtellerie-restauration affiche une hausse marquée (+2,7), dopée par une augmentation du nombre de voyageurs suisses et étrangers. En progression également, la santé et le social (+1,1%), les services aux entreprises (+0,6%) et l’administration publique (+0,3). Le secteur des transports et de la communication n’a pas bougé (0,0%), tandis que les services financiers (-0,2%), le commerce de détail (-0,4%) et le commerce dans son ensemble (-1,2%) ont fléchi.
Les investissements en biens d’équipements ont également reculé, notamment dans les véhicules, les machines ou encore la recherche et le développement. En parallèle, les investissements dans la construction ont légèrement progressé.
Les dépenses de consommation affichent elles aussi une hausse modérée, tant celles de l’Etat (+0,2%) que la consommation privée (+0,3%). Cette dernière a profité des dépenses consacrées au logement, à la santé, mais aussi à l’hôtellerie et à la restauration.
Les données du PIB publiées par le Seco sont exprimées en valeurs réelles désaisonnalisées et corrigées des événements sportifs. En tenant compte de ces derniers, la croissance est ressortie à 0,7%.
Probable ralentissement à venir
Compte tenu de l’environnement économique mondial, ce niveau est jugé «respectable» par le chef économiste de VP Bank Tobias Gitzel. Pour son confrère de la banque J. Safra Sarasin, Karsten Junius, il constitue même une bonne surprise.
Tous deux avertissent néanmoins d’un probable coup de frein sur les exportations - voire une baisse - dans les prochains mois, dû à la lenteur économique observée en zone euro.