Croissance solide pour SGS en 2018

AWP

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La multinationale genevoise dirigé par Frankie Ng a dépassé le milliard de francs en termes de bénéfice opérationnel, avec un Ebit de 1,05 milliard, en hausse de 8,4% sur un an.

SGS a connu une croissance robuste en 2018 et s’apprête à poursuivre sur cette lancée. Diversification et augmentation du volume d’activités sont au rendez-vous, mais les nouvelles acquisitions devront être plus qualitatives. Les Etats-Unis et l’Asie sont les principales «cibles».

Le géant genevois de l’inspection et de la certification a annoncé mardi un résultat net (après participations minoritaires) de 643 millions de francs, en hausse de 3,5% sur un an. Le résultat opérationnel (Ebit ajusté, avant amortissements liés à des acquisitions) a pour la première fois atteint le milliard (1,05 milliard), tandis que le chiffre d’affaires s’est étoffé de 5,6% à 6,71 milliards, des résultats solides bien que légèrement en deçà des prévisions.

«La majorité des secteurs du groupe a crû en ligne avec nos objectifs», relève l’entreprise. Elle se félicite notamment d’avoir enregistré une croissance organique de 5,3% (en monnaies constantes), la plus élevée depuis 2012.

Le directeur général Frankie Ng a «pris congé» devant les médias de l’objectif de croissance du chiffre d’affaires d’un milliard de francs par de nouvelles acquisitions sur la période 2016-2020. Cette «barre» sera sans doute atteinte, mais ultérieurement. La multinationale préfère se concentrer sur des cibles de rachat offrant un bon retour sur investissements, comme elle l’avait relevé lors de sa journée des investisseurs début novembre.

Rachats «qualitatifs»

La croissance par fusions-acquisitions doit être accélérée, mais pas à n’importe quel prix. «Il faut que les sociétés reprises offrent une bonne plus-value technologique», a précisé la directrice financière Carla De Geyseleer (CFO). Elles doivent aussi bien pouvoir s’intégrer au groupe.

«Le marché reste très fragmenté. Notre part de marché globale tourne autour de 10%, ce qui est peu pour un numéro un mondial», a précisé la CFO. La politique des «petites» acquisitions - huit ont été faites en 2018 - est donc logique à cet égard. Depuis 2016, les rachats ont permis d’étoffer de 300 millions de francs environ les ventes du groupe. C’est loin du milliard de francs, but initialement annoncé pour la période 2016-2020. La plupart des analystes semblaient déjà avoir intégré le fait que ce montant ne serait pas atteint en 2020.

SGS continue cependant à avoir grand appétit. Pour les deux prochaines années, l’accent sera mis, en matière de rachats, sur les Etats-Unis, deuxième marché en importance pour le groupe après la Chine. Les acquisitions y porteront en particulier sur les secteurs des transports, de la santé, de la cosmétique et de l’agriculture. L’idée est d’y diversifier les activités. Il s’agit de rendre la présence outre-Atlantique moins axée sur le pétrole et le gaz, afin d’être «plus résilients» sur ce marché.

D’une façon générale, les nouvelles tendances en matière de nourriture (traçabilité pour s’assurer de produits sains) et la sensibilisation aux problèmes d’environnement constituent des moteurs de croissance potentiels pour la multinationale. Par exemple, les efforts de dépollution en Chine, avec les contrôles induits, peuvent profiter à l’entreprise. De même, SGS veut offrir à ses clients davantage de solutions via des capteurs, par exemple pour mesurer la qualité de l’air dans les bâtiments.

Frankie Ng identifie aussi un moteur de croissance dans le domaine du conseil, comme l’a révélé le rachat annoncé lundi soir de l’espagnole LeanSis Productividad, active dans le conseil aux entreprises.

Le Brexit offre aussi des opportunités: plus il y a de frontières et de réglementations, mieux c’est pour les affaires de SGS. Par ailleurs, le conflit commercial sino-américain rend des clients indécis mais n’impacte que 4% du chiffre d’affaires.

Le conseil d’administration - qui a eu la douleur de perdre son président Sergio Marchionne en juillet - a par ailleurs approuvé un nouveau rachat d’actions de 250 millions de francs. Le dividende proposé est de 78 francs par action, contre 75 francs l’an dernier.

Pour 2019, SGS s’attend «à une croissance organique toujours robuste». Et pour 2020, elle devrait se situer autour de 5%.

A la Bourse, l’action SGS a terminé en hausse de 0,1% à 2351 francs, dans un SMI en recul de 0,50%.

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