Des délinquants économiques généralement de sexe masculin, employés de longue date et âgés de 36 à 55 ans
- Le délinquant économique type est un homme âgé de 36 à 55 ans et employé dans l’entreprise depuis plus de six ans. Seuls 8% sont des délinquants solitaires.
- 46% des cas de fraudes ont été commis sans mise en œuvre de technologie – les cyberattaques, l’IA et les cryptomonnaies ne jouent qu’un rôle accessoire jusqu’à présent.
- Les délits les plus fréquents étaient le détournement de fonds, la falsification de documents et le vol.
- Un cas de fraude sur cinq affichait un montant supérieur à 5 millions de dollars US.
- Les contrôles internes sont essentiels pour la prévention et la détection des fraudes.
L’étude actuelle de KPMG The Enemy Within – Profiling the Corporate Fraudster le montre: en dépit des différents cas de criminalité économique, certains points communs peuvent être relevés parmi les auteurs.
Aimable, extroverti et bien considéré
S’il existait un profil-type du délinquant en col blanc, on pourrait dire que celui-ci est un homme âgé de 36 à 55 ans et employé dans l’entreprise depuis plus de six ans. Les auteurs ne présentent pas de comportement suspect tel que du ressentiment envers leur entreprise ni de signes de problèmes personnels ou professionnels. Ils sont vus comme des individus aimables, extravertis et généralement respectables. Mais cette façade cache souvent un fort sentiment de supériorité.
L’étude révèle également que près des trois quarts des fraudes (71%) ont été commis par des groupes de deux à cinq personnes, tandis que 8% ont été perpétrés par des individus et 21% par des groupes de plus de cinq personnes. Il s’agit alors souvent du personnel de multinationales. Dans 52% des cas de fraude commis par deux personnes ou plus, des femmes étaient également impliquées.
La technologie n’est pas encore un facteur déterminant
En dépit de la numérisation en marche, 46% des cas de fraudes ont été commis sans mise en œuvre de technologie, tandis que celle-ci a joué un rôle accessoire dans 35% des cas. «Le recours à la technologie laisse des traces numériques qui peuvent être détectées plus vite et plus facilement. De surcroît, les entreprises utilisent de plus en plus de solutions technologiques pour optimiser leurs mécanismes de défense», commente Bob Dillen, responsable Forensic chez KPMG Suisse.
Dillen s’attend à ce que la numérisation et en particulier l’IA jouent un rôle de plus en plus important dans la criminalité économique à l’avenir, notamment par le recours accru aux «deepfakes» visant par exemple à simuler des compétences d’exécution.
L’appât du gain comme principal motif
La criminalité économique est principalement motivée par l’appât du gain, suivi de l’opportunisme. Il ne s’agit que rarement d’actes commis en raison d’une détresse financière ou de propres manquements, par exemple pour dissimuler des pertes. Les délits les plus fréquents étaient le détournement d’actifs (52%), suivi de la falsification de documents (29%) et du vol (24%). Dans près de la moitié des cas de fraude (45%), le préjudice financier était inférieur à 500’000 dollars US. Un cas sur cinq affichait un montant supérieur à 5 millions de dollars US.
Les contrôles internes insuffisants sont la principale cause de criminalité économique
Dans 76% des cas de fraudes, les contrôles internes étaient insuffisants. 51% des entreprises concernées n’avaient même pas de mesures préventives adéquates au moment de la fraude, tandis que le reste indiquait disposer d’instruments de contrôle sous la forme d’un code de conduite (81%), d’audits internes (64%) et d’un système de signalement des faits répréhensibles (whistleblowing) (60%).
Le moyen de détection le plus fréquent était les signalements, qu’ils soient effectués via des canaux internes officiels tels que les lignes d’alerte (whistleblowing) ou transmis par des sources informelles. «La lutte contre la criminalité économique ne repose pas uniquement sur des systèmes efficaces, mais aussi sur des collaborateurs sensibilisés aux risques et prêts à assumer leurs responsabilités», ainsi que l’affirme Dillen.
Méthodologie
L’étude se base sur 256 cas de fraude examinés au cours des cinq dernières années par les sociétés nationales de KPMG à la demande des organisations concernées. Sur la base de questionnaires, d’analyses détaillées de cas et d’entretiens directs avec les auteurs, le rapport fournit une image fondée d’au moins 669 fraudeurs et des infractions qu’ils ont commises.