La Banque du Canada a baissé son taux directeur mercredi de 0,25 point à 4,75%, pour la première fois depuis plus de quatre ans et la crise sanitaire qui avait paralysé l’économie.
«Le Conseil de direction a convenu que la politique monétaire n’avait plus besoin d’être aussi restrictive», a indiqué la banque centrale, soulignant que «les données récentes portent à croire que l’économie serait encore en situation d’offre excédentaire» et que l’inflation allait continuer de diminuer.
Depuis l’automne dernier, le taux directeur était à son plus haut niveau depuis 22 ans. La banque centrale l’avait laissé inchangé pendant huit mois de suite afin de stabiliser l’activité économique et de freiner l’inflation.
«Nous avons fait beaucoup de progrès dans notre lutte contre l’inflation», a déclaré Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, suivant l’annonce.
En avril, l’inflation a ralenti à 2,7% sur un an, son plus bas niveau depuis trois ans, et «les mesures sur trois mois semblent indiquer que ce ralentissement va se poursuivre», précise le rapport.
«Si l’inflation continue à ralentir avec des données continuant à renforcer notre confiance qu’elle se dirige bien vers la cible de 2%, il est raisonnable de s’attendre à d’autres baisses du taux directeur», a ajouté le gouverneur de la banque centrale.
Même si cette réduction modeste ne rendra pas les emprunts beaucoup moins chers pour les Canadiens, la fin du cycle de resserrement de la politique monétaire devrait redonner confiance dans l’activité économique, qui s’est affaiblie au cours des derniers mois.
Le PIB canadien a crû moins qu’attendu au premier trimestre, à 1,7%, mais «compte tenu de l’offre excédentaire, l’économie peut encore prendre de l’expansion, même pendant que l’inflation continue à baisser», estime M. Macklem.
La croissance de la consommation affiche «un rythme solide», «les investissements des entreprises et l’activité sur le marché du logement ont également augmenté» et «les entreprises continuent d’embaucher», a précisé la Banque du Canada dans son analyse.
Elle a toutefois souligné que «des risques entourent encore les perspectives d’inflation» et que son conseil «surveille de près son évolution».
«Comme prévu, la Banque du Canada poursuivra son programme de resserrement quantitatif en arrière-plan», note l’analyste financier de la banque Desjardins, Royce Mendes, suggérant que «la baisse des taux d’aujourd’hui n’aura pas autant d’impact sur les perspectives financières qu’elle aurait pu en avoir autrement».
Il prévoit que le cycle de réduction du taux directeur «sera plus graduel que les précédents» et «moins prononcé si l’économie évite un ralentissement brutal».
La prochaine annonce de politique monétaire aura lieu le 24 juillet.