Allemagne: le moral des entrepreneurs au plus bas depuis 4 ans

AWP

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«Les inquiétudes dans les étages de direction continuent d’augmenter», résume Clemens Fuest, le président de l’institut Ifo.

Le moral des entrepreneurs allemands a de nouveau baissé en février, pour le sixième mois d’affilée, tombant à son plus bas niveau depuis décembre 2014, dans un contexte d’incertitudes internationales, selon le baromètre Ifo publié vendredi.

Ressortant à 98,5 points, contre 99,3 en janvier (chiffre révisé), cet indicateur qui donne un avant-goût de l’activité économique dans les mois à venir recule plus qu’attendu par les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur un score de 99,0.

«Les inquiétudes dans les étages de direction continuent d’augmenter», résume Clemens Fuest, le président de l’institut.

«La conjoncture allemande reste faible» et tout concourt à un maigre rebond du PIB de «0,2% au premier trimestre de l’année», ajoute-t-il

L’Allemagne a échappé de peu à la récession en ayant stagné (+0,0%) lors des mois d’octobre à décembre 2018, après un recul de -0,2% au trimestre précédent.

L’indice évaluant la situation actuelle, une des composantes du baromètre Ifo, a baissé à 103,4 points, contre 104,5 points en décembre (chiffre révisé).

Le recul se poursuit aussi du côté des attentes pour les six prochains mois, qui ont glissé à 93,8 points, contre 94,3 points le mois dernier (chiffre révisé).

Cette statistique, basée sur un sondage effectué auprès d’environ 9.000 entreprises, s’ajoute à une série d’indicateurs mitigés ces derniers mois en Allemagne, liés à un mélange de facteurs temporaires et de craintes plus durables.

Le moral des patrons d’entreprises devrait bien s’arrêter de baisser à un moment donné, «mais pour repartir de l’avant, il faut d’abord clarifier deux situations à risque, le Brexit et la guerre commerciale», selon Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.

«La menace américaine de tarifs douaniers punitifs sur notre principal produit d’exportation - les voitures - flotte plus que jamais dans l’air», renchérit Jörg Zeuner, économiste chez KfW.

L’économie mondiale donnant aussi des signes d’essoufflement, la banque publique allemande ne table désormais plus que sur 0,8% de croissance du PIB allemand cette année.

C’est encore moins qu’affiché par le ministère allemand de l’Economie fin janvier, avec une prévision ramenée à 1,0%, contre 1,8% annoncé à l’automne dernier.

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